Je pensais que mes autres commentaires contenaient la
réponse à votre question…
Je vais donc essayer de vous répondre plus précisément.
Liberté, égalité, fraternité était la devise de 1789. C’est
un « slogan ». La déclaration des droits de l’homme est un grand
principe. Les slogans et les grands principes ne font pas une société. Les
valeurs communes font une société.
La valeur principale communément acceptée de notre société
est la performance dans la production de biens ou de services. (Contrairement à
ce que l’on pourrait penser de prime abord, ce n’est pas l’argent. L’argent
n’est que le moyen d’échange qui vient récompenser cette performance).
Cette domination des échanges marchands et de la compétition
date de la Renaissance avec les grandes découvertes, de l’essor des sciences,
du développement des échanges avec la monnaie scripturale, etc… La révolution
de 1789 n’a été qu’un soubresaut qui a permis à la bourgeoisie marchande et
financière de récupérer le pouvoir formellement.
La valeur principale communément acceptée en 1789 était déjà
celle des échanges marchands, et c’est toujours le cas, plus que jamais.
La production de biens et services est une bonne chose mais
elle est insuffisante à satisfaire aux critères de société souhaités par les
révolutionnaires de 1789.
La société dont rêvent les révolutionnaires est celle des
droits de l’homme. L’idée existe depuis 1789 et n’a toujours pas été appliquée.
Parce que même si l’idée d’une telle société ne leur déplait pas sur le papier,
les hommes aspirent pour le moment davantage à la production de biens et
services.
Les révolutions ne changent pas une société. CE SONT LES
IDEES QUI CHANGENT UNE SOCIETE, c’est à dire les valeurs communes et leurs modes d’applications.
Il faut donc définir les modes d’application d’une société
des droits de l’homme. Concrètement. Quelles actions seront permises dans une
société fraternelle et quelles actions ne le seront pas. Quelles actions
seront récompensées et lesquelles
seront sanctionnées par les hommes dans une telle société.
Dès lors que l’on rentre ainsi dans le concret, cela fait
forcément appel à des réflexions philosophiques ou spirituelles. Le socialisme
soviétique a essayé en excluant, et même en condamnant la réflexion
philosophique ou spirituelle, et a échoué. Le maoïsme également.
Voilà pourquoi la citation de Malraux (ou pas… J)