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Commentaire de easy

sur Dominique Strauss-Kahn et son Destin : Grandeur et décadence


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easy easy 26 mai 2011 13:21



Vous enjoignez DSK de « quitter dans ça ».

C’est de votre part, autoritaire et peu psychologue.

Mais surtout, il ressort de votre texte que vous l’invitez à une meilleure posture pour l’avenir.

Or il a le noeud actuel à résoudre.
Moi j’irais donc à lui parler de changer de posture sur le sujet actuel, essentiellement face à son accusatrice.

Quand on tient compte de la psychologie des gens, on réalise qu’il n’est pas possible de les envoyer sur le vide (de leur point de vue). Quitter dans ça, mais pour aller où ?

En toute fraternité de sort humain et en toute psychologie, on doit conseiller une personne égarée en lui proposant une voie qui est déjà parmi ses possibilités, une voie qui est en cohérence avec quelque chose d’elle.

Exemple : un forgeron a violé et semble dénier. Plus au frais que lui pour y réfléchir, on entrevoit qu’il serait préférable pour lui mais aussi pour tous (l’intérêt passe alors plus collectif) qu’il avoue. A cette fin, on ne lui demandera pas de « quitter dans ça » mais de mieux prolonger dans la forge. On trouvera un lien, une passerelle, une voie entre son image de forgeron et la posture de franchise. On l’aidera en manière de « Parce que toute ta vie, tu as forgé, tu dois continuer sur cette belle voie en dénonçant ce faux-pas peu cohérent avec la forge »


Ceux qui connaissent DSK pourraient par exemple lui montrer que le fait de reconnaître avoir mordu dans le fruit défendu (nonobstant tout complot et toute responsabilité de la femme de chambre) s’inscrirait dans la logique ou la continuité de ses oeuvres socialistes ou gauchistes ou universalistes ou émancipatrices que sais-je.
Il ne faut pas, par quelque « quitter ça » donner l’impression à un fautif qu’il a tout faux et qu’il est bon pour la casse. Il est indispensable, au moment où l’on accuse gravement quelqu’un sur un geste, de dire aussi qu’il a fait des millions d’autres gestes honorables.


Au moment de la faute, il y a les hormones et les circonstances favorables-défavorables. Ces moments où l’on est trop seul face à son reptile, conduisent toujours à des fautes. Mais ensuite vient la réflexion. Après la faute arrivent les sages et les lyncheurs. Arrive du monde. Et là, il faut réfléchir. Là il faut dire que OK pour la faute, mais il reste à la considérer selon son éthique de fond, à l’inscrire dans un comportement de fond plus correct.

Lorsque nous avançons dans la vie, nous ne cessons de choisir entre différentes voies. Mais chacune des options que nous examinons est à peu près jouable. En tant que charpentier, il ne nous vient pas du tout à l’esprit d’envisager l’option de devenir cosmonaute ou pilote de chasse alors que nous envisageons de faire des meubles de cuisine ou des navires. Ainsi, juste à côté de chaque option que nous retenons, nous avons laissé quelques autres options compatibles et cohérentes avec nous.

Face à cette femme, DSK avait donc en vue quelques options, toutes cohérentes avec lui. Et parmi ces options, outre celle de forcer peut-être, il y avait aussi probablement celles de supplier, de payer, de marchander, de patienter ou de renoncer, chacune étant compatible, cohérente et faisable. (Chacune ayant peut-être déjà été expérimentée par ailleurs)
Il aurait hélas choisi l’option du forçage. Et ça l’amène à un coincement.

Au lieu de lui demander de quitter ça, sans exactement préciser quoi quitter et lui donner l’impression qu’il doit tout quitter pour se retrouver alors dans le vide, il vaudrait mieux lui montrer qu’il est passé à ras de la bonne voie, que cette bonne voie était déjà en lui, qu’il a seulement manqué de la préférer et qu’il lui suffit simplement d’y revenir. La courtoisie n’étant pas forcément exclue de ses manières, il lui suffit de l’inviter à y revenir.

Il ne faut pas demander à un Homme de tout abandonner, de renoncer à tout ce qu’il est. Il faut lui montrer que là, tout dernièrement, sur une récente bifurcation, il a fait un mauvais choix. Il a alors seulement un pas en arrière à faire, du point de vue posture. Rien qu’un pas.



Le problème alors, c’est qu’un DSK dira « Si ce n’est qu’un pas en arrière que je dois faire du point de vue de ma posture, pourquoi me faire payer ce malheureux faux-pas par 74 années de prison ? Pourquoi me menacer, si j’avoue, d’une telle peine ? Pourquoi me choquer par une telle menace ? Pourquoi déjà me malmener et me traumatiser par un tel déploiement de forces et de violences pour me demander ensuite plus de sérénité et de raison ?

Ainsi, d’un côté le »quittez ça" exige d’un Homme qu’il saute dans le vide total pendant que l’invitation à faire un seul pas en arrière ne colle pas avec la sanction terrifiante que lui vaut ce pas de travers.


Ces temps-ci, on aura beaucoup parlé de DSK mais trop peu de la folie des 74 ans.

On demande à des accusés, à des coupables de devenir raisonnables et là, bien au frais, on les menace de tortures délirantes en rageant que par quelque moyen, ils y échappent (DSK ayant été un maître du Monde, il porte une grande responsabilité dans le fait de n’avoir jamais rien entrepris contre ces menaces délirantes)



Modifions un peu la forme de torture hypocrite que nous pratiquons actuellement et revenons seulement au franc grillage sur un bûcher.

Comment peut-on enjoindre un coupable à devenir raisonnable, à penser aux gens, à sa famille, à sa victime, à l’Humanité et donc à reconnaître son faux-pas alors que, dans le même temps, on lui promet que s’il est reconnu coupable, il devra subir le feu ?

Jeanne avait bien avoué tous les faits les plus matériels n’est-ce pas ?
Mais elle bien fini grillée, à ce qui se dit. Alors, à quoi bon reconnaître le moindre faux-pas dans ce délire de Justice ?


74 ans, 20 ans dans un cloaque, pour un faux-pas en grande part d’origine hormonale, si ce n’est pas du normalisme délirant qu’est-ce que c’est ?

Quand aux tricoteuses (hommes et femmes) qui n’en ont jamais assez et qui imposent leurs exigences délirantes au motif que la victime souffre toute sa vie, je rappelle qu’on peut prétendre souffrir toute sa vie d’avoir perdu son chien. Il faudrait donc condamner à vie quiconque écrase un chien ou un chat de tricoteuse.

Sauf à nous faire une raison par quelque biais d’humilité et de simplicité, nous souffririons toute notre vie du moindre dol, de la moindre perte de dent ou de nounours et nous devrions alors tous passer notre vie dans des geôles puisque nous sommes tous coupables de quelque souffrance infligée à autrui.

Dans les procès, les regards se tournent trop vers l’accusé qui se voit même interdit de retourner l’index ou le miroir vers qui que ce soit.
Pour sortir du délire de Justice, il faudrait profiter des procès pour tout regarder, l’accusé, l’accusateur, les témoins, les juges, les avocats, le public, les journalistes, les médias, l’Humanité donc.


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