Si la nationalité était le ciment qui unissait les gens, cela se saurait. La nationalité n’a pas empêché les conflits entre catholiques et protestants dans la France moderne, ni entre royalistes et républicains ou monarchistes et bonapartistes ou encore gaullistes et vichystes dans la France contemporaine. Et je ne parle pas de conflits idéologiques mais de conflits qui ont versé le sang de milliers d’hommes. Croire que la binationalité est source de conflits est tout simplement faux ; c’est une vision simpliste des choses.

Qu’est-ce qui contribue à l’acceptation d’une communauté de destin ? Sûrement pas la nationalité. C’est le simple fait d’habiter le même espace. Si une bombe tombe dans cet espace, elle tuera tout le monde, sans faire le tri entre les Français, les binationaux ou encore les étrangers. C’est ce que je m’évertuais à dire à Mohammed, Karima ou encore Youssouf lorsque j’étais en France. Pour ma part, je suis Américain aux Etats-Unis, Singapourien à Singapour ou Chinois en Chine, ce qui ne m’empêche pas de demeurer toujours Français quelque part.

« Comment ne pas trouver potentiellement explosive une situation qui verrait la France intervenir sur le territoire algérien, qui plus est sous la bannière de l’OTAN, avec la présence massive de citoyens tiraillés par leur double allégeance ? » Pendant la seconde guerre mondiale, l’unité américaine la plus décorée, celle qui s’est battue avec le plus d’acharnement, était composée de nippo-américains. Et puis, intervenir sur le territoire algérien pour quoi faire ? T’inquiète pas Marine, les franco-algériens défendront le territoire français si celui-ci est attaqué. Tout simplement parce que leurs frères, sœurs, parents vivent en France et que les balles ne feront aucune distinction de nationalité d’après les lois de la physique qui sont supérieures aux lois de l’idéologie simpliste pour mononeurones.

Il faut être vraiment stupide pour croire que parce qu’un binational porte le drapeau algérien plutôt que le drapeau français lors d’un match de foot, il choisira l’Algérie plutôt que la France si ces deux pays sont en conflit. Mais vraiment stupide. Le fil à couper le beurre coupe le beurre, pas l’acier.

« On ne négocie pas avec la culture française, on s’y soumet ». Ah bon ? On l’impose alors, armes au poing ? C’est doux, la culture française. Elle s’apprécie, s’apprivoise. On l’aime, on ne la viole pas, et elle ne viole pas non plus. Elle séduit et pénètre par tous les pores. On se fait un petit QCM de culture française pour voir qui est le plus cultivé entre vous le mononational et moi le multinational ? Y compris sur Napoléon. Mais je veux bien jouter contre Marine ou tout autre mononational. Et après vous me permettrez de proposer un test de culture française de mon cru, et de déchoir de sa nationalité tout Français qui ne l’a pas réussi. Normal non ? Quand on veut donner un brevet de culture française, il faut aller jusqu’au bout.

Finalement, Marine est une vraie femme politique : elle s’occupe du secondaire parce qu’elle ne sait pas résoudre le principal.

Mais bon sang, les problèmes sociaux que connaît la France ne sont pas des problèmes de nationalité. Les gens veulent tous et partout la même chose : une vie digne et humaine. Sauf quelques mégalos psychopathes qui veulent la part du voisin.

On ne peut aimer que ce qui est aimable ; aimer ne s’hérite pas, ne se transmet pas, ne s’impose pas.