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Commentaire de agosin

sur Le paradis (fiscal) des uns, c'est l'enfer des autres


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agosin (---.---.228.146) 10 janvier 2007 14:57

Voici un article de Christian LUSCHER - Avocat et député libéral Genevois, publié le 05 janvier 2007 dans un quotidien suisse et qui répond mieux que je ne saurais le faire aux ineptitudes et approximations de votre brûlot.

Je précise auparavant que :

Je suis moi-même partisan fervent d’une justice fiscale comme d’ailleurs d’une justice sociale, l’un n’allant pas sans l’autre, mais pas par le bas comme c’est l’habitude en France, par le haut !! Autrement dit, que les gouvernants de gauche comme de droite cessent de préempter la richesse nationale et que l’assiette fiscale devienne supportable pour chacun. Vous serez alors étonnée d’assister au retour massif des Français exilés contre leur gré en Suisse où ailleurs, pour sauver le fruit de leur labeur. Car qu’on ne s’y trompe pas, les Français aiment leur pays et Johnny Halliday par exemple, qui n’est même pas vraiment Français a hésité 40 ans et payé une fortune avant de décider que trop, c’était trop... Le dernier gagnant Français d’un gros lot à Euro-millions, ne s’est pas fait prier non plus pour courrir à l’abri des palmiers monégasques et pourtant, il vivait dans une banlieue modeste et à l’époque, critiquait comme vous les « salauds » qui ne sont pas solidaires et qui osent ne pas accepter de se saigner à blanc, pour alimenter l’assistanat chronique dont souffre la société déliquescente française.

Voici donc l’article de Me Luscher :

« S’il y avait un impôt sur la connerie, l’Etat s’auto-financerait. »

A suivre cette maxime, le budget de l’Etat français serait largement excédentaire si Montebourg était ministre, tant sont absurdes ses déclarations tonitruantes à propos de la fiscalité helvétique.

A l’arrogance de l’individu - qui pose pour la postérité le menton haut - s’ajoute la crasse méconnaissance du système fiscal suisse. Mais cet aboyeur n’en a cure. C’est le roi de l’effet de manche et c’est un manche en effet. Comment ne pas s’offusquer des propos de ce politicard de supermarché qui insulte notre pays, alors que nous sommes tous lourdement taxés par toutes sortes d’impôts, directs et indirects, parmi lesquels l’impôt communal, l’impôt cantonal, l’impôt fédéral, les impôts fonciers, les taxes diverses, les impôts successoraux pour les plus massacrés de nos concitoyens, etc. Bref, l’habitant de notre pays croule sous la fiscalité, n’en déplaise au roquet socialiste.

Heureusement pour nous, certains dirigeants, qui à l’exécutif, qui au législatif, bien inspirés pour ne pas dire éclairés, font en sorte que notre pays soit attrayant et concurrentiel (un terme que vomit Montebourg, qui appartient vraisemblablement à la race de culs cousus d’or).

D’abord, notre pays assure la sécurité. Lorsque les amis socialistes de Montebourg étaient au pouvoir, l’insécurité est devenue telle qu’il était impossible de se promener de nuit dans certains quartiers des grandes villes. Rien de tel en Suisse. A Genève, par exemple, il y a eu trois meurtres en 2006, dont un seul relève de la vraie criminalité (les deux autres ayant été commis dans un contexte familial).

Deuxièmement, notre pays assure à ses résidents le maintien d’un environnement harmonieux et une tranquillité à toute épreuve. On ne peut pas en dire autant de certaines régions françaises massacrées par un urbanisme que Montebourg se garde bien de critiquer. Ensuite, mais ensuite seulement, notre pays procure - à certaines conditions strictes dont celle de ne pas travailler sur le territoire de Dame Helvétie - une fiscalité adaptée, dont découle généralement le paiement par le nouveau résident de plusieurs centaines de milliers de francs d’impôts par année dans les caisses publiques, soit bien plus que ce que ce même contribuable paierait en Angleterre ou en Belgique, sans parler de certains paradis fiscaux où l’on s’ennuie à mourir - c’est le prix !

On ajoutera que notre pays procure encore - et à tous ! - une certaine forme de ponctualité, la possibilité d’organiser ses mouvements sans risque de grève, une discrétion tout helvétique que certains apprécient autant que le traitement fiscal qui leur est réservé.

En crachant sur notre pays, Montebourg tente maladroitement de cacher la bêtise congénitale des dirigeants français dont son groupe a fait partie et qui n’ont eu cesse d’augmenter les impôts de leurs citoyens à un point tel que celui qui veut préserver son patrimoine n’a d’autre choix que de fuir. Pourquoi une charge fiscale si aberrante ? Parce que la France a fait des choix absurdes dont nous n’avons pas à payer les fruits. Tout d’abord, la réduction du temps de travail à 35 heures, alors même que l’ensemble des pays voisins prône les valeurs du travail, a eu un effet désastreux sur la libre entreprise et a mathématiquement diminué l’impôt sur le revenu.

Les Suisses n’y sont pour rien, Montebourg en conviendra... Ensuite parce que la fonctionnarisation de l’Etat français a atteint de telles proportions que l’Etat tourne bientôt en vase clos, payant des salaires dont il reprend ensuite une partie aux fonctionnaires pour leur repayer leur salaire.

Comme le disait Georges Clemenceau, « la France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts ». Enfin, parce qu’il ne faut pas avoir peur de le dire : la France cultive les valeurs de la paresse et de l’assistanat en décourageant, voire dénigrant, la volonté d’entreprendre et le goût du travail. J’en ai fait récemment l’expérience : maltraité par un fonctionnaire de l’aéroport de Roissy, je me suis permis d’indiquer à ce dernier qu’en traitant ainsi les usagers de l’aéroport, il n’y aurait bientôt plus de passagers et donc plus besoin d’employés... Il m’a répondu que c’était tant mieux, car dans cette hypothèse il percevrait le chômage et n’aurait pas à se lever le matin...

Bref, c’est l’état chaotique de l’Etat social français, dont il prône pourtant le retour en force, que Montebourg tente de cacher en haranguant stupidement un Etat souverain, voisin et jusqu’ici ami. On ose espérer que ce qui reste d’hommes politiques raisonnables en France aura à cœur de renvoyer ce grotesque trublion à ses études.

FIN.


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