Je continue pour la santé mentale de ce post
Les
différentes traites négrières du VII° au XX° s
Routes
Période
Nombre total
Moyenne annuelle
Mer rouge
650 - 1920
4 100 000
3 200
Côte swahili
650 - 1920
3 900 000
3 100
Sahara
650 - 1910
9 000 000
7 000
Atlantique
1450 - 1900
11 700 000
26 000
La
traite transsaharienne du VIII° au XVI°
s
Période
Nombre
Moyenne annuelle
650 - 800
150 000
1 000
800 - 900
300 000
3 000
900 - 1100
1 740 000
8 700
1100 - 1400
1 650 000
5 500
1400- 1500
430 000
4 300
1500- 1600
550 000
5 500
L’exemple
d’une route des esclaves du royaume du Mali au Maroc.
Dans
la période de notre Moyen-âge, les royaumes du Soudan comme celui
du Mali islamisés, participent à la traite des esclaves : la
guerre, les razzias permettaient de capturer des esclaves pour les
vendre aux marchands arabo-musulmans qui recherchaient des esclaves
non musulmans.
Au
Mali, les villes comme Tombouctou, Djenné et Gao,
surtout aux XIIe et XIII siècles, sont les plaques tournantes du
commerce de l’or, des esclaves…, et relient le Sahel à la
Méditerranée par les routes du désert. Ce commerce enrichit
l’élite et les marchands intermédiaires convertis à l’Islam.
carte des « échanges transsahariens entre VIII° et XVI° s »
dans Histoire de l’Afrique ancienne VIII-XVI° s, dossier n°8075,
mai – juin 2010, de P. Boilley et J-P Chrétien, La documentation
photographique.
Au
XIIIe siècle, Soundjata Keita
aurait élaboré la charte du Manden (en 1222 ?) qui condamne
l’esclavage… mais dans la réalité la traite continue et se
développe ; les mêmes routes ont toujours été utilisées
pendant 1400 ans et cette traite négrière a même perduré jusqu’au
XIXe
s.
Au
XIVe siècle, Tombouctou
devient le principal pôle commercial, d’après le géographe
musulman Ibn Battûta qui est l’un des premiers à décrire la
ville, les routes qui y mènent.
Les
caravanes se dirigeaient alors vers le nord, en direction du Maroc et
de la côte méditerranéenne en passant par les oasis du Sahara.
Pour assurer la sécurité et éviter que les caravanes ne soient
pillées, l’armée bien organisée du royaume du Mali protégeait
ces routes commerciales. Les souverains marocains avaient fait
construire des forteresses le long des routes pour les haltes.
Cependant le trajet était long (environ deux mois de marche
pour parcourir 1500,1800 km à travers le désert), dangereux et
pénible pour les esclaves entravés, privés d’eau. La mortalité
était importante.
tableau montrant la traite orientale
arabo-musulmane, le génocide voilé, Tidiane N’Diaye, Gallimard,
2008.
Sidjilmassa,
à la porte du désert, était le point de passage obligé pour les
caravanes, lien entre l’Afrique « blanche » et
l’Afrique « noire ». La ville était fréquentée par
des marchands arabo-musulmans venus de Fes, Marrakech…
Arrivés
à Marrakech ou dans toutes autres villes de la côte
méditerranéenne, les esclaves étaient vendus au marché sur la
place publique ou dans les souks ; les hommes étaient utilisés
dans les grandes plantations, dans les mines de sel, dans l’armée,
dans les harems comme eunuques et les femmes pour les travaux
domestiques et les harems.
représentation du marché des esclaves
de Marrakech dans « Les civilisations de l’Afrique »,
Maucler et Moniot, Casterman, 1987.
D’autres
routes traversaient le Sahara en direction du Caire et de la Mecque
comme le montre le pèlerinage de Kankan Moussa en 1324. Celui-ci,
précédé de milliers d’esclaves, fait halte au Caire pour rendre
visite au sultan. A son retour, il rentre au Mali accompagné de
lettrés, d’intellectuels, d’architectes arabes et fait
construire des mosquées à Tombouctou, Djenné.
un extrait de l’ouvrage d’Ibn Battuta,
Voyages, 1352, au sujet de la cour de l’empire du Mali, où il fait
mention d’environ 300 000 esclaves armés qui suivent le
Mansa.
l’Atlas dit « Catalan », d’Abraham
Cresques (1325-1387) paru dans La Documentation Photographique (pp
24-25) n°8075, mai-juin 2010.