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Commentaire de asterix

sur Ce plat pays qui n'est plus le mien


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asterix asterix 12 juillet 2011 06:53

Vous ne m’avez pas bousculé du haut de vos montagnes.
Il est sûr que vu de Suisse, un pays fédéraliste qui n’a guère l’habitude d’être secoué par des querelles linguistiques mais plutôt celles d’adaptation de l’étranger, soit extra-européen, soit de nationalité allemande, notre consensualisme à la belge peut paraître assez bizarre.
La différence, la grosse différence est que tout suisse se sent d’abord suisse, puis seulement d’expression française, allemande, italienne, romane ( je crois ).
Avec les excès qui lui sont propres, soit un pouvoir central dilué et, surtout, l’utilisation du referendum pour tout et n’importe quoi, vous avez néanmoins appris à respecter vos minorités, ce qui est loin d’être notre cas.
La Flandre refuse obstinément toute forme de referendum car elle sait que, même sur son territoire, elle découvrirait avec effarement qu’elle traîne encore en son sein de nombreux « fransquillons ». Mieux, elle se rattache à des frontières fixées unilatéralement suite à la première trahison socialiste et, là aussi refuse de remettre en question un tracé qui lui fut favorable. Dans la droite ligne de cet impérialisme, elle fait tout pour qu’il n’ait pas lieu en périphérie bruxelloise parce que là, elle recevrait une gifle démocratique d’ampleur. Le flamand est ainsi fait : tout ce qui va dans son sens devient incontestable, tout ce qui vient de l’autre doit être remis en question.
Et comme elle est majoritaire, cqfd...
Vous vivez assis sur le coffre-fort de l’humanité. Forcément, cela crée des liens, un désir commun qu’on vous foute la paix pour régler vos petites affaires entre vous.
Nous en revanche, on nous a imposé une union qui ne reposait sur rien. D’ailleurs, si les francophones n’avaient pas voulu respecter l’autre langue au XIXème siècle, il est probable que le flamand eût été rangé au rang de patois, comme le fut le wallon, langue du passé qui nous différenciait du français, langue de l’élite..
Mais voilà, on ne l’a pas fait. Par respect de l’autre, ce respect qu’il ne nous rend pas.
Ma conclusion sera bizarre : nous avons sans doute eu tort de ne pas imposer notre culture du temps où celle-ci disposait d’un rayonnement universel et aujourd’hui, cette démocratie nous revient comme un boomerang.
Qui aurait pu penser que la Flandre n’avait pas retenu les leçons de la dernière guerre ?
Pas même nos compatriotes du nord qui se laissent aujourd’hui tous avoir par leur nationalisme outrancier. La leçon est amère : nous sommes bel et bien sous coupe d’une idéologie intempérante qui a ressurgi.
Hitler a aussi commencé son ascension de manière démocratique en accusant l’autre de tous les maux, on sait ce qu’il en est advenu et c’est pourquoi je crie danger.
Mes petits flamands, je les aime bien.
Mais pas comme ça ! 

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