... pour la première fois se constitue aux États-Unis et au sein même de l’un des 2 grands partis institutionnels, l’embryon d’un parti de type fasciste. Ecrit l’auteur
Pfff ! je me suis arrêtée là. Relire l’Histoire des Etats-Unis.
Aux Etats-Unis, le fascisme s’est graduellement développé, notamment en
réponse aux tensions et aux conflits engendrés par l’avènement rapide d’un
système industriel de production.
Les mouvements radicaux ont le vent en poupe avant l’entrée
en guerre du pays en avril 1917. Du socialisme électoraliste au syndicalisme
révolutionnaire des IWW, les partis, groupes et syndicats se définissant comme anticapitalistes
progressent. C’est aussi l’époque où un
mouvement dit « progressiste » influence la vie politique américaine.
Un mouvement de réforme sociale contre les abus intolérables d’une économie
capitaliste pour laquelle le mot « sauvage » est approprié. La
pression sur les patrons et le gouvernement est croissante pour améliorer les
conditions de vie, de travail, le logement, pour limiter la concentration
industrielle, sanctionner la corruption et réglementer le monde des affaires.
Jusqu’à la fin des années 1930 et au début de
la Seconde Guerre Mondiale, la Légion américaine est le groupe paramilitaire
fascisant de droite le mieux organisé et le plus actif au plan national.
L’organisation, composée d’anciens combattants et calquée sur le modèle des
chemises noires de Mussolini, prône et pratique ouvertement la répression de
tout mouvement contestataire en toute impunité. Les membres de la Légion
opèrent en uniforme de l’armée états-unienne. En 1937, leur commandant, Harry
Colmery, donne la consigne de ne plus opérer sous l’uniforme. Le climat change
en effet sous la présidence de Franklin D. Roosevelt. Mais la Légion poursuit
ses actions… Mais sans l’uniforme militaire.
Le fascisme n’est pas seulement un problème
d’idée ou de complots élitaires. Toutes les classes et les catégories sociales
sont réceptives aux appels autoritaires dans les moments de crise. Les
travailleurs et les laissés-pour-compte, assujettis aux structures familiales
ou institutionnelles, sont transformés pour beaucoup en chair à canon ou en
collaborateurs. La « servitude volontaire » persiste dans les grands
bouleversements sociaux. Dans les années
1930, Wilhelm Reich explique pourquoi l’appauvrissement des
« masses » ne débouche pas forcément sur la conscience de classe
politique et révolutionnaire attendue des marxistes doctrinaires.
Pour les intellectuels — journalistes,
professeurs, managers et « professions libérales » —, l’attirance
envers l’autorité se fait presque automatiquement car, mentalement et en raison
de leur formation, les « classes intermédiaires » sont respectueuses
de l’ordre. Leur travail consiste, d’une façon ou d’une autre, à
« rationaliser » un processus ou à discipliner leurs subalternes.
Quant à leur position hiérarchique, elle repose sur leur capacité à contrôler
une situation donnée. En bref, les intellectuels constituent une élite
managériale qui peut considérer les solutions autoritaires comme une nécessité
rationnelle au désordre et à l’instabilité. Pour les industriels, les
financiers et leurs représentants dans les institutions administratives et
politiques, un tel raisonnement est secondaire car le recours à la force et à
l’intimidation leur paraît naturel.
A lire ---> Histoire du fascisme aux Etats-Unis de Larry Portis
Voir également sur wikipedia.