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Commentaire de jeanpierrecanot

sur Et si la solution s'appelait Développement Durable ?


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jeanpierrecanot jeanpierrecanot 15 septembre 2011 21:17

C’est la semaine du DÉVELOPPEMENT durable !

« Bonjour ! Vous êtes sur le serveur du développement durable, du commerce équitable et de la micro finance, si vous voulez bénéficier d’une aide internationale appuyez sur la touche « étoile »… si vous avez faim tapez 1… si vous avez soif tapez 2… si vous êtes malade tapez 3… ».

« Jean-Pierre Canot Apprends-nous plutôt à pêcher ! ».

C’est sans doute la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’une notion dont on ne sait dire s’il s’agit de philosophie, de religion, de règle de vie ou d’ensemble de techniques, se répand avec une extrême rapidité dans les coins les plus reculés du monde, et se trouve mise à toutes les sauces constituant la tarte à la crème du moment.

Le terme durable, que l’on commence ça et là à remplacer par soutenable, est plein d’ambiguïtés, il résulte d’une traduction lamentable de l’Anglais «  sustainable » dont on retrouve la racine dans sustentation : ce qui caractérise un corps maintenu au dessus d’une surface sans contact avec elle. Il faut donc ajouter à la notion de durée celle d’autonomie ce qui implique un principe de respect d’un environnement où l’on puise en permanence les éléments permettant cette sustentation.


Il serait donc déjà plus raisonnable de parler d’un développement autoporteur en ne confondant toutefois pas les buts et les moyens de ce développement comme on le fait allègrement avec celui qualifié de durable.

Le développement dit durable dans son acception actuelle a trois composantes qui dans l’ordre d’importance qui leur est donné sont : l’économique, l’environnemental, l’humain. L’Homme ne vient donc qu’en troisième position, s’il en reste ! alors qu’un développement autoporteur bien compris devrait avoir un but : le plein épanouissement de l’Homme, celui-ci pour y parvenir utilisant l’outil économique dans le respect indispensable et absolu de son environnement.
Le développement dit durable outre le fait qu’il confond l’objectif qu’il poursuit avec les outils de sa mise en œuvre est donc pervers dans l’inversion des priorités qui fait que l’Homme vient bien après l’économique et l’environnemental, le résultat est doublement dramatique :


- Ce sont les crises économiques que nous connaissons de façon de plus en plus fréquentes, qui tiennent à ce que la croissance économique forcenée que nous recherchons conduit à la création de fausse monnaie comme on l’a vu dans l’affaire des « subprimes » ou comme on le constate chaque fois que salaires et rémunérations ne sont pas les contreparties normale d’un acte économique et se trouvent donc en infraction par rapport au principe fondateur de la monnaie : «  Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front ».


- Ce sont de façon peut-être moins certaine les désordres qu’entraîne la surexploitation des ressources naturelles sur notre environnement. Il n’est pas sûr en effet que le « petit Homme » soit responsable de toutes les dégradations qui selon certains devrait aboutir à une situation que la vaste nature a connu par le passé après des millénaires de lente dégradation.
Il reste que même si la faculté d’adaptation de l’Homme doit lui permettre de faire face à tous les désordres qui interviennent dans la nature il lui appartient de ne pas gaspiller les ressources naturelles qui lui sont nécessaires et de faire en sorte que leur renouvellement ou le recyclage des déchets qui résultent de leur exploitation, se fassent dans les meilleurs conditions possibles.


Il faut constater que dans la grande foire au développement durable où se démènent des acteurs de toute nature, le « syndrome du thermostat » joue à plein qui veut que, comme dans l’utilisation de cet instrument dont nous nous acharnons à ne connaître que les positions extrêmes, nous ne sachions appliquer que le principe du « tout ou rien » quant aux idées et lois qui régissent ce développement dit durable.


C’est donc ou le tout environnemental au plus profond mépris de l’économique, ou le tout économique au mépris cette fois de l’environnemental, dans les deux cas il n’est bien entendu pas tenu compte de l’Homme qui doit se soumettre aux lois de l’économie désormais mondiale dans le respect le plus strict d’un environnement que la soumission servile aux lois économiques le pousse par ailleurs à transgresser.

 

Lorsque Madame le Ministre du Développement dit durable laisse autoriser des permis de recherche de schistes bitumineux, on peut se demander à quoi rythment ses serments qu’il n’y aura jamais d’autorisations d’exploitation. Pourquoi alors autoriser la prospection ?

 

Lorsque le Président de la République clame haut et fort et sans discussion possible que la politique nucléaire de la France ne sera pas remise en cause, on est en droit de se demander s’il ne serait pas plus judicieux au nom du développement dit durable de tirer les leçons des catastrophes du Japon , en recherchant notamment des méthodes plus sures d’exploitation de cette énergie et de limitation de la durée de vie des déchets.

L’entêtement est d’autant plus navrant que maints savants prétendent voire démontrent qu’il existe des solutions plus sure que celles que nous entendons maintenir coute que coute.

 

Gageons que la semaine du développement dit durable ne traitera pas de tout cela , pas plus que du nombre de ces petits enfants qui meurent de faim toutes les minutes à travers le monde, et qui ne connaitront donc pas un développement durable, parce que nous sommes incapables d’utiliser efficacement les sommes colossales que nous consacrons à l’Aide Publique au Développement.

Madame le Ministre du développement dit durable, encore elle, dans un déplacement en force en Tunisie annonçait une coopération couteuse dans ce pays et dans des domaines qui n’apporteront aucune solution à la pauvreté et à la faim des populations.

L’agriculture secteur primaire est semble-t-il une des composantes essentielles du développement dit durable, mais on oublie partout que la priorité des priorités pour les populations affamées est le développement de ce secteur agricole de façon à ce que l’on arrive à l’autosuffisance alimentaire.

Avril 2011


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