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Commentaire de Bovinus

sur Petit lexique de contre-propagande


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Bovinus Bovinus 4 octobre 2011 14:11

Merci pour les compliments et le commentaire.

Le paragraphe que vous citez provient de l’excellent livre de Eric Hazan, LQR - la propagande au quotidien, moi je ne fais que le citer.

L’exemple que vous donnez est en effet très troublant. Le même phénomène se produit avec les mots antisémite, fasciste, raciste, nationaliste ou encore négationniste. Dans l’une de ses conférences, Alain Soral se revendique lui-même comme étant antisémite (dans le sens « détourné » où l’on emploie ce terme de nos jours), et dans une autre, explique que ce qu’il fait, au sens historique, est bel et bien du fascisme. Alors que ce qu’il fait n’est rien d’autre qu’un appel à un sursaut national (encore un concept qui est devenu un gros mot, j’aurais peut-être dû le rajouter). Même si j’ai des réserves sur certaines de ses idées et son action, je suis persuadé que ses analyses sont globalement justes. On marche sur la tête.

Les manipulations sémantiques sont beaucoup plus malsaines et dangereuses qu’on ne pourrait le penser au premier abord. Les mots et les concepts, c’est ce avec quoi l’on pense ; mettez-y la confusion, et on met la confusion dans la tête de millions de gens. On ne peut penser juste qu’avec des informations et des concepts justes. Si l’on pense avec des concepts confus, on pense de travers, ce qui arrange les maîtres de ce monde. C’est l’idée qui m’a poussé à écrire ce papier.

Un autre point dont il faut avoir conscience - cette novlangue, entretenue en permanence par la communication, est aussi devenue dans une certaine mesure un fait social (au sens sociologique du terme). La société nous l’impose. Quand on parle à son gestionnaire de compte, ou son assureur, ou même simplement un vendeur, ces gens nous imposent des noms « commerciaux » au lieu d’appeler les choses simplement par leur nom usuel. Si en dialoguant l’on s’obstine à ignorer leur jargon, et à substituer des mots simples aux leurs, certains vont jusqu’à vous reprendre, de façon parfois peu courtoise. Il ne faut pas se laisser faire : ce sont eux qui ont tort, et pas nous.


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