Article riche mais parfois naïf (les printemps arabes n’ont été tels que
parce qu’inscrits à l’agenda de l’Empire) et qui ne pose pas la
question fondamentale qu’aborde Robert Gil dans son commentaire : qu’y
a-t-il à espérer quant à la propagation et surtout quant à la pérennité ?
Dans quel espace et dans quelle échelle de temps ce mouvement s’engage-t-il ?
La force de frappe militaire et médiatique de l’Empire me rend dubitatif
quant à l’avenir d’un mouvement tel que Occupy Wall Street, admirable
dans ses méthodes (sa non-violence) mais inarticulé dans ses
orientations.
S’il faut attendre l’émergence d’un consensus à partir d’une discussion
tout azimuths en assemblée générale pour définir un programme d’action,
ces rassemblements, malgré le sacrifice et l’abnégation de ses acteurs,
manqueront de la nécessaire réactivité et résolution dans l’action sans
lesquelles la récupération et la lassitude produiront inévitablement
leur travail de sape.
Bref, même si Chris Hedges parle d’eux comme étant « too big to fail »,
j’y vois un optimisme bien naturel mais néanmoins peu réaliste.
Le mouvement doit encore considérablement grosssir avant d’être prémuni contre l’échec.
Le pourra-t-il ?
De nouvelles stratégies sont encore à inventer.
A tout le moins, on peut penser qu’il y a dans ce mouvement zuniens le
pragmatisme et l’inventivité nécessaires pour opérer les sauts
quantiques nécesaires à toute stratégie sérieuse de mise à bas de
l’Empire (de la finance).