Bonjour Christopher Lings
Je ne vais pas revenir sur ce qui a été dit, échangé, parfois de façon virulente, à propos de l’article que j’ai commis, et que vous citez.
Juste, préciser, que bien évidemment, si ce « mouvement » peut conduire à autre chose, si ce « mouvement » permet, à terme, d’infléchir de manière significative une politique, une pensée (unique : le néolibéralisme) si il amène le progrès, un semblant de justice, je serais le premier (du moins, pas le dernier) à m’en réjouir. Et j’ai même ajouté que je ferai mon mea culpa. Très volontiers.
En revanche, si - comme je le crains - ce « mouvement » n’aboutissait à rien, je ne suis pas certain que ceux qui m’ont interpellé vertement le feraient, eux, leur mea culpa.
Nonobstant, il est toujours assez désagréable de se retrouver, non dans le camp de Zemmour, mais d’y être adjoint.
Cependant, je me souviens que sur un tout autre sujet, le « Non » pour un Traité visant à établir une Constitution Européenne, ceux qui appelaient à voter « Non » étaient assez divers.
Ainsi Chevènement, Mélenchon, Fabius, Emmanuelli, Hue, Buffet, Besancenot, mais aussi, De Villiers, Dupont-Aignan, Le Pen. Et comme les amalgames furent nombreux (surtout de la part des journalistes et du camp du « Oui » - les mêmes, en fait) il était vite fait le raccourci : Le Pen = Besancenot = Fabius, etc. ce que j’appelle de la malhonnêteté intellectuelle. Voire : pis.
Ce n’est pas parce qu’on aurait un avis similaire, sur un sujet, à Le Pen, qu’on serait lepéniste.
Ou qu’on penserait peu ou prou, sur untel point, la même chose que Zemmour, qu’on en deviendrait zemmouriste.
Je tenais tout de même à le dire, en ces temps troublés, où l’on vous case, illico, dans ces camps peu en rapport avec ce que vous pensez, votez, etc.
Y’a un moment où il faut arrêter d’être sectaire, gredin, malhonnête.
Ceci dit, je vous soumets, à propos de ces Indignés, un texte rudement bien envoyé et trouvé sur le site Article XI. Clairement à gauche :
ICI
Passé le couplet rocambolesque sur les flics infiltrés (que vous pouvez sauter) je vous invite à lire plutôt ce qui est rapporté sur ces Indignés.
Par exemple, ceci :
"L’indignation ne suffit pas. Elle peut évidemment se faire point
d’accroche, sujet de réunion et de discussion. Elle peut aussi fournir
prétexte à de très jubilatoires et bienvenus coups de colères, de ceux
qui montrent que le peuple n’est pas mort et qu’il bouge encore. Mais
elle ne saurait représenter davantage que ce qu’elle est en son essence
même, c’est-à-dire un énervement temporaire provoqué par une situation
injuste. Nul motif, ici, de changer le monde – tout juste faut-il
permettre à chacun de dire combien il n’y a pas trouvé sa place. Il ne
s’agit pas tant de projeter la vision collective d’un nouveau monde que
de s’insurger de n’avoir pas trouvé de place dans l’ancien.«
Un constat auquel je souscris totalement.
Tout comme ce mot, autre qu’Indignation, de conclusion :
»Enragez-vous !"
Voilà qui serait plus porteur. S’enrager.