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Commentaire de bigglop

sur La mort de Kadhafi : BHL ou la barbarie à visage libyen


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bigglop bigglop 25 octobre 2011 00:31

Bonjour à tous,

Ne pas oublier l’assassinat de son fils Mouatassim : 

Revenir aux sources de cette intervention « humanitaire » ne nous fera pas de mal :

LIBYE : REVELATIONS ITALIENNES SUR LES ACTIVITES DES SERVICES FRANCAIS DEPUIS NOVEMBRE 2010

samedi 26 mars 2011

Il serait naïf de croire que c’est l’amour de la démocratie ou du peuple libyen qui met en mouvement les machines militaires occidentales, précédées des semaines et des mois auparavant par les services spéciaux avec leurs scénarios et leurs contacts prévisionnels.
La faiblesse des calculs néocolonialistes est qu’ils n’évaluent pas correctement les impacts des aspirations démocratiques et nationales des peuples qu’ils espèrent manipuler et diviser.

L’ampleur des soulèvements pacifiques des peuples tunisien et égyptien, malgré leurs limites, a obligé les impérialistes à revoir leurs plans dans la précipitation, ce qui a rendu nombre de leurs porte paroles et acteurs plus bavards, maladroits et manquant de cohésion, multipliant les fuites comme celle signalée par le site Nerrassi ou les gaffes du genre « Croisades ».

Tout dépend en définitive de la résistance, des peuples, de la capacité de leurs mouvements à ne pas tomber dans les pièges de la militarisation de leurs combats sociaux et démocratiques, sans tenir suffisamment compte des réalités complexes nationales, régionales et internationales.

Selon le journaliste de la droite libérale italienne Franco Bechis, la révolte de Benghazi aurait été préparée depuis novembre 2010 par les « services secrets français ». Comme le remarque, aussi, Miguel Martinez du site internet « progressiste ComeDonChisciotte », ces révélations, encouragées par les « services secrets italiens », doivent se comprendre comme une rivalité au sein du capitalisme européen. Par Franco Bechis (Directeur adjoint du quotidien italien « Liber »).

Le « Réseau Voltaire » précise que Paris a rapidement associé Londres à son projet de renversement du colonel Kadhafi (force expéditionnaire franco-britannique). Ce plan a été modifié dans le contexte des révolutions arabes et pris en main par Washington qui a imposé ses propres objectifs (contre-révolution dans le monde arabe et débarquement de l’« Africom » sur le continent noir). La coalition actuelle est donc la résultante de ces ambitions distinctes, ce qui explique ses contradictions internes.

Première étape du voyage, 20 octobre 2010, Tunis. C’est là qu’est descendu avec toute sa famille d’un avion de « Libyan Airlines », Nouri Mesmari , chef du protocole de la cour du colonel Muhamar Kadhafi . C’est un des grands perroquets du régime libyen, depuis toujours aux côtés du colonel.

Le seul -comprenons-nous- qui avec le minsitre des Affaires étrangères Moussa Koussa avait un accès direct à la résidence du raïs sans avoir à frapper (avant d’entrer, NdT).

Le seul à pouvoir franchir le seuil de la suite « 204 » du vieux cercle officiel de Benghazi où le colonel libyen a accueilli avec tous les honneurs le Premier ministre italien Silvio Berlusconi pendant la visite officielle en Libye. Cette visite de Mesmari à Tunis ne dure que quelques heures. On ne sait pas qui il rencontre dans la capitale où la révolte contre Ben Ali couve sous la cendre. Mais il est désormais certain que dans ces heures-là et dans celles qui ont immédiatement suivi, Mesmari jette les ponts de ce qui, à la mi-février, allait devenir la rébellion de la Cyrénaïque. Et prépare l’estocade contre Kadhafi en cherchant et obtenant l’alliance sur deux fronts : le premier est celui de la dissidence tunisienne. Le second est celui de la France de Nicolas Sarkozy . Et les deux alliances lui réussissent.

C’est ce dont témoignent des documents de la « DGSE » , le « service secret français », et une série de nouvelles fracassantes qui ont circulé dans les milieux diplomatiques français à partir de la lettre confidentielle, Maghreb Confidential (dont il existe une version synthétique et accessible payante).

Mesmari arrive à Paris le lendemain, 21 octobre 2010. Et il n’en bougera plus. En Libye il n’a pas caché son voyage en France, puisqu’il a emmené avec lui toute sa famille. La version est qu’à Paris il doit subir un traitement médical et probablement une opération. Mais il ne verra pas l’ombre d’un médecin. Ceux qu’il verra seront par contre, tous les jours, des fonctionnaires des « services secrets français ».

L’ex compagnon de Kadhafi, Nouri Massoud El-Mesmari, a fait défection le 21 octobre 2010.
Il vit aujourd’hui sous protection des « services secrets français ».
LA RÉUNION

On a vu de façon certaine au début du mois de novembre, entrer à l’« Hôtel Concorde Lafayette » de Paris, où Mesmari réside, d’étroits collaborateurs du président français. Le 16 novembre 2010, une file de voitures bleues est devant l’hôtel. Dense et longue réunion dans la suite de Mesmari . Deux jours plus tard une dense et étrange délégation française part pour Benghazi. Avec des fonctionnaires du ministère de l’Agriculture, des dirigeants de « France Export Céréales » et de « France Agrimer », des managers de « Soufflet », de « Louis Dreyfus », de « Glencore », de « Cani Céréales », « Cargill » et « Conagra ».

Expédition commerciale, sur le papier, pour essayer d’obtenir à Benghazi justement de riches commandes libyennes. Mais se trouvent aussi dans le groupe des militaires français, déguisés en hommes d’affaire.

À Bengazi ils vont rencontrer un colonel de l’aéronautique libyenne indiqué par Mesmari  : Abdallah Gehani . Il est au-dessus de tout soupçon, mais l’ex-chef du protocole de Kadhafi a révélé qu’il était prêt à déserter et qu’il a aussi de bons contacts avec la dissidence tunisienne.

L’opération est menée en grand secret, mais quelque chose filtre jusqu’aux hommes les plus proches de Kadhafi Le colonel se doute de quelque chose. Le 28 novembre 2010 il signe un mandat d’arrêt international à l’égard de Mesmari . L’ordre arrive aussi en France à travers les canaux protocolaires. Les Français s’alarment et décident de suivre de façon formelle l’arrêt

Quatre jours plus tard, le 02 décembre 2010, la nouvelle filtre justement depuis Paris. On ne donne pas de nom mais on révèle que la police française a arrêté un des principaux collaborateurs de Kadhafi . La Libye, au premier abord, retrouve son calme. Puis apprend que Mesmari est en réalité aux arrêts domiciliaires dans la suite du « Concorde Lafayette ». Et le raïs commence à s’agiter.

La colère du raïs. Quand arrive la nouvelle que Mesmari a demandé officiellement l’asile politique à la France, la colère de Kadhafi éclate, il fait retirer son passeport même au ministre des Affaires étrangères, Moussa Koussa , accusé de responsabilité dans la défection de Mesmari. Il essaie ensuite d’envoyer ses hommes à Paris avec des messages pour le traître : « Reviens, tu seras pardonné ». Le 16 décembre 2010, c’est Abdallah Mansour , chef de la télévision libyenne, qui essaie. Les Français l’arrêtent à l’entrée de l’hôtel. Le 23 décembre 2010 d’autres Libyens arrivent à Paris. Ce sont Farj Charrant, Fathi Boukhris et A ll Ounes Mansouri.

Nous les connaîtrons d’avantage après le 17 février 2011 : parce-que ce sont justement eux, avec Al Hadji , qui vont mener la révolte de Benghazi contre les miliciens du colonel.

Les trois sont autorisés par les Français à sortir dîner avec Mesmari dans un élégant restaurant des Champs-Élysée. Il y a aussi là des fonctionnaires de l’ « Élysée » et quelques dirigeants des services secrets français. Entre Noël et le Jour de l’an sort dans Maghreb Confidential la nouvelle que Benghazi est en ébullition (à ce moment-là personne ne le sait encore), et aussi quelques indiscrétions sur certaines aides logistiques et militaires qui seraient arrivées dans la seconde ville libyenne, en provenance justement de la France. Il est désormais clair que Mesmari est devenu un levier aux mains de Sarkozy pour faire sauter Kadhafi en Libye. La lettre confidentielle sur le Maghreb commence à faire filtrer les contenus de cette collaboration.

Mesmari est nommé « Libyan Wikileak », parce qu’il révèle un après l’autre les secrets de la défense militaire du colonel et raconte tous les détails des alliances diplomatiques et financières du régime, en décrivant même la carte du désaccord et les forces qui sont sur le terrain. À la mi-janvier 2011 la France a dans les mains toutes les clés pour tenter de renverser le colonel. Mais il y a une fuite. Le 22 janvier 2011 le chef des « services secrets de Cyrénaïque », un fidèle du colonel, le général Aoudh Saaiti, arrête le colonel d’aviation Gehani , référant secret des Français depuis le 18 novembre 2010.

Le 24 janvier 2011 il est transféré dans une prison de Tripoli, avec l’accusation d’avoir créé un réseau social en Cyrénaïque, qui faisait les louanges de la contestation tunisienne contre Ben Ali . Mais c’est trop tard : Gehani a déjà préparé la révolte de Benghazi, avec les Français.

Voir en ligne : http://www.nerrati.net/afrique-doss...

Mais aussi sur les magouilles britanniques :

Londres, Correspondant - Alan Duncan, secrétaire d’Etat britannique au développement international, campe une figure singulière au sein de son propre camp, le Parti conservateur. Derrière le raffinement et le charme de l’homme se cachent la détermination et le flair d’un ancien négociant en pétrole. Avant d’être élu député à Westminster, l’intéressé a servi d’intermédiaire entre producteurs et consommateurs d’or noir, d’abord auprès de la société de trading suisse Vitol, puis de la Shell.

C’est pour cette raison, à lire la presse britannique du 1er septembre, que le premier ministre, David Cameron, a nommé Alan Duncan en avril à la tête d’une cellule secrète destinée à utiliser l’arme du pétrole contre le régime Kadhafi.

Alerté par ses contacts pétroliers, M. Duncan avait pris conscience de l’effet néfaste des sanctions de l’ONU comme de l’Union européenne (UE). En effet, l’approvisionnement des rebelles en produits pétroliers (essence, gasoil, fioul) était interrompu alors que les kadhafistes, par le truchement de filières clandestines d’intermédiaires chinois et indiens utilisant des ports tunisiens et algériens, continuaient à être alimentés en carburants. A l’époque, les opérations militaires de l’OTAN, auxquelles participe le Royaume-Uni, paraissent enlisées.

La stratégie de cette cellule discrètement installée sous les combles du Foreign Office est de priver l’ouest de la Libye, sous le contrôle de l’armée du dictateur, de produits raffinés tout en assurant la fourniture des rebelles.

Pour ce faire, les routes empruntées par les trafiquants pour acheminer les produits pétroliers sont coupées par les bombardements de l’OTAN et le blocage du port de Zaouïa, à une quarantaine de kilomètres de Tripoli. Par ailleurs, Alan Duncan persuade son ancien employeur, Vitol, d’envoyer par navire du gasoil à Benghazi, le QG des rebelles. Le marché d’assurances londonien Lloyd’s est prié de faciliter la couverture des bateaux de Vitol ravitaillant l’Arabian Gulf Oil Company (Agoco), contrôlée par les autorités provisoires. Le trader suisse accepte de remettre à plus tard le paiement à la livraison des cargaisons, comme il est de tradition dans les zones de guerre.

Pour réaliser sa mission, Vitol possède de trois atouts maîtres. Tout d’abord, la firme genevoise connaît bien le pays. En 2008, la société a signé un accord avec la compagnie libyenne des pétroles NOC visant à construire un terminal pétrolier dans le port de Ras Lanouf, projet qui avait été abandonné. Ensuite, le trader dispose de l’infrastructure nécessaire pour mener à bien l’opération d’assistance aux insurgés : ports, entrepôts, tankers. La nature de la profession de négociant en matières premières est enfin de prendre les risques que les majors pétrolières préfèrent éviter.

Contacté par Le Monde, Vitol a confirmé avoir eu "des accords commerciaux directs avec Agoco, qui achetait des produits pétroliers au nom du Conseil national de transition depuis le début du conflit".

Certes, les arrière-pensées de relations publiques n’étaient pas absentes après une série de scandales qui ont terni l’image de Vitol (en 2008, l’organisme américain de régulation des marchés à terme avait classé Vitol comme un spéculateur et non plus comme un intermédiaire commercial). Mais surtout, comme l’indique un expert londonien du secteur énergétique, "cette opération, pas très compliquée et qui ne coûte pas cher, permet à Vitol de se placer à moindres frais au cœur de la vaste foire d’empoigne qui se déroule autour du pétrole libyen dans la perspective de l’après-Kadhafi".

Y penser toujours, n’en parler jamais : telle pourrait être la devise des pays comme des compagnies qui ont soutenu les rebelles vis-à-vis du pactole pétrolier libyen. Déjà présentes sur place avant le conflit, Total, BP, Shell et Vitol entendent prendre leur part du gâteau en délogeant l’opérateur historique, l’italienne ENI. La course aux réparations des puits libyens endommagés et aux licences d’exploration-production à venir fait rage en coulisses. Très légères, contenant peu de soufre, les huiles extraites à bas coût du sous-sol libyen sont très recherchées par les raffineurs européens.

Les anciens soutiens du régime comme les pétroliers russes, chinois et brésiliens sont aujourd’hui dans leurs petits souliers. C’est pourquoi, derrière l’annonce par le trader russo-finlandais Gunvor de l’envoi aux rebelles d’une cargaison de fioul destinée aux centrales électriques, beaucoup voient la volonté du Kremlin de faire oublier son appui au Guide.

Marc Roche

Article paru dans l’édition du 03.09.11

http://www.lemonde.fr/libye/article/2011/09/02/londres-a-fait-appel-a-des-traders-dans-la-guerre-du-petrole-contre-le-regime-du-colonel-kadhafi_1566724_1496980.html#ens_id=1481986



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