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Commentaire de easy

sur Une seule revendication : L'annulation de la Dette !


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easy easy 30 novembre 2011 18:47

Une voie me semble peu étudiée, celle du TZ.

Une dette c’est lourd en valeur absolue d’emprunt initial et c’est encore plus lourd en raison des intérêts qui s’y ajoutent.

Quand un endetté (éventuellement fort en canons) donne à entendre qu’il envisage de ne plus rempourser ses dettes, ses créanciers paniquent « Je vais tout perdre »

Mais si un endetté (eventuellement fort en canons) donne à entendre qu’il ne s’en sortira qu’en passant ses dettes à taux zéro, la panique des créanciers ne sera pas énorme et à la limite, ils pourraient même se sentir plus rassurés « Récupérer ma mise, dans les temps qui courent, ce n’est pas si mal »

Je dis Zéro mais 1 ou 2 % feraient aussi bien l’affaire.


Le FMI avait été mis en place par les pays riches qui ne se voyaient pas encore en difficulté, afin d’accorder des liquidités à basses conditions aux pays boudés par le marché libre.

La Grèce, boudée par le marché qui exige d’elle des taux énormes, devrait être aidée par des prêts à bas taux du FMI.
Mais on n’a pas offert à la Grèce ce support et elle s’est retrouvée face au seul marché très coûteux.

Comme le FMI n’avait pas été créé pour aider les pays riches, il n’aurait pas de fonds suffisants pour prêter à toute l’Europe à 2%. Exit le FMI.

Mais comme le monde entier pète de trouille, nous pourrions tous convenir que tous les états qui empruntent se verront appliquer un taux unique de 2%. Les marchés, bloqués par ces 2% ne pourront pas du tout spéculer mais pourront tout de même choisir le pays le plus sûr et refuser de prêter aux pays les moins sûrs.

Ainsi, au lieu de trouver quelque intérêt machiavélique à prêter tout de même mais à 10% à un pays surendetté (comme pour les subprimes vis-à-vis des particuliers) les marchés ne prêteront plus qu’aux pays les moins endettés.

Le jeu actuel où les taux des obligations sont libres et confrontées aux marchés est complètement pervers en ce qu’il y a toujours des financiers tentés de prêter à 50% à un pays étranglé. Il faut stopper ce jeu de fous en bloquant les taux à 2%


Ce taux de 2% étant faible, ce taux devenant quelque peu directeur des taux tous domaines, les marchés se détourneront probablement un peu des obligations d’état et aussi du principe capitalistique que constitue la rente par intérêts sur capital prêté.

Je rappelle ici qu’un certain Mahomet avait eu l’idée de décréter que tous les taux non zéro étaient mauvais. Cette règle (parfois observée par les Chrétiens et les Juifs entre eux avant le XIX ème siècle) réussit encore aux pays qui la respectent et en dépit de la globalisation.
 
Dans un univers en TZ ceux qui possèdent des réserves d’argent peuvent le placer mais uniquement en visée de dividendes (qui arrivent ou n’arrivent pas). Dans un univers à TZ, les capitalistes ne peuvent que parier sur des Renault et autres Disney, ils ne peuvent pas espérer vivre d’intérêts perçus sur un endetté étranglé.
Dans un monde en TZ, les capitalistes s’enrichissent uniquement si leurs créanciers s’enrichissent. Pas de vautours, pas de vautourisme.

Il est malsain que des créanciers fassent gras sur le dos de débiteurs affamés.

Bien que le monde islamique verrait d’’un bon oeil l’avènement d’un taux 2% fixe sur toute la planète et concernant les emprunts souverains, trop de pays refuseront peut-être cette normalisation.

En ce cas, les pays d’Europe qui se sentent tous coincés, pourraient-ils convenir de ce T2% et qu’en fera le marché ?

Si toute l’Europe passait à 2%, une grande part des capitaux fileront là où un soiffard sera disposé à mieux les rémunérer. Mais tous les capitaux actuellement engagés en Europe par les marchés à des taux divers qui seront tous rabotés à 2%, devront bien y rester. Les créanciers se diront, bon gré mal gré, qu’après tout, ce n’est pas si mal.
Et seront-ils d’accord pour accorder de nouveaux prêts à de si médiocres conditions ?
Probablement que oui, dans une certaine mesure mais bloqués par le 2%, ils ne viseront que les états les plus sûrs, les moins endettés.
En prêteront-ils à la Grèce, à l’Italie ? Probablement pas. Alors ces pays, tout en étant allégés par le taux à 2% devront faire avec ce qu’ils ont, en bon pères de famille.
Nous pouvons sortir du surendettement sans faire paniquer tout le monde, sans ruiner personne, grâce au 2% et en empruntant de moins en moins.

Comme l’Europe bénéficiera tout de même de crédits, même à 2%, ce taux bas, fixe mais sûr, fera son effet sur tous les marchés. Même les pays qui auront refusé cette normalisation devront y venir. En effet, comment supporter, si l’on est Boeing, de devoir emprunter à 6% alors que Airbus empruntera dans les 2% ?


Le passage à 2% conduisant les marchés à ne plus considérer que les endettements des pays et uniquement de manière négative (pas possible de voir en un étranglé une aubaine) chaque pays sera forcé de ne jouer que le désendettement et ne pourra plus jouer son « surendettement mieux rémunéré ». Plus personne ne pourra vendre ou jouer d’une misère, de la sienne comme de celle d’autrui. 



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