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Commentaire de easy

sur Marchés financiers, folie ou logique ?


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easy easy 1er décembre 2011 21:35

Là on sort un peu du sujet originel.

Le jeu des taux, libres, représente, à mon sens, l’acmé de ce qu’est le libéralisme et plus exactement de la perversion à laquelle il conduit.

Le libéralisme, quand il consiste à aller acheter de la soie en Chine et de la revendre deux fois plus cher à Venise, c’est très sain. (A supposer que cette entreprise ait été menée avec ses fonds propres, sinon c’est plus compliqué)

Ce qui caractérise les suprimes, avant même le concept de CDS que nous devons à Blythe Master, c’est que face à une personne surendettée, on lui proposait de s’en sortir, de surseoir, en contractant un crédit encore plus cher.
Bien entendu le créancier prend a priori des risques plus grands de se retrouver face à une défaillance du débiteur. Mais comme il compte sur l’hypothèque-saisie, il accepte de risque supérieur (Les CDS n’ont été qu’un moyen de refiler à d’autres ce sur-risque)

Cette possibilité qu’offre le libéralisme de proposer un crédit encore plus cher à un endetté démontre son coeur de vautour.

En principe et a priori, on ne devrait accorder de prêt qu’à des gens en qui ont croit du point de vue de leur réussite. C’est le raisonnement de base que tout le monde peut accepter (Sauf Mahomet qui avait deviné les travers du taux X et qui n’avait toléré que le TZéro)
Or, il s’est produit, sans doute ponctuellement au départ, puis de plus en plus souvent au fur et à mesure que tous les Bidochons se sont sentis le droit d’emprunter pour s’enrichir plus vite, des cas où une seconde ligne de prêteurs ont recherché les surendettés pour leur proposer des moratoires plus chers à terme. Comme ces prêteurs de seconde ligne avaient semblé résoudre les crises individuelles en remboursant les prêteurs de première ligne, chacun les a trouvés charmants et ils ont fait leur lit.

A force, l’état d’esprit de tout un tas de financeurs s’est converti au vautourisme et ce sont des millions de commerciaux qui ont arpenté la planète pour vendre des chose à crédit à des gens qui à l’évidence ne pourraient pas rembourser (dans les années 70, des commerciaux de fabricants de meubles arpentaient les DOM TOM pour vendre à des gens qui n’en avaient ni le besoin ni les moyens, des salons et autres living. Ces acheteurs se retrouvaient vite coincés, les vautouristes leur proposaient des rachats de dette et in fine, les gens perdaient leur maison)


Il est épatant que partant d’un principe très sain où chacun ne pariait que sur la bonne santé de l’autre, on en soit arrivé sans aucun soubressaut, à un principe où des vautours ne parient plus que sur la faillite de leur contractant.

Tu me diras que le viager c’est pareil.

Alors que Mahomet avait (je ne sais de quelle inspiration) entraperçu des perversions de mécanismes relationnels, il semblerait que Juifs et Chrétiens aient tous raté de les anticiper.

 (Il y a eu des périodes où Juifs et Chrétiens avaient l’obligation de pratiquer le TZ au sein de leur propre communauté)

Avec le crédit accordé aux étranglés, le viager est un principe très malsain et l’héritage aussi (Cf Bettancourt, Cousteau, Dessange...)




Concernant donc les obligations d’état dont vous parlez ici, surtout parce que la gangrène s’étend partout, il ne me semble pas impossible de décréter que désormais il est interdit à un créancier de préter à un pays étranglé à plus de 2%. Ce qui reviendrait à généraliser le T2% à toutes les obligations du Monde.

Et si ce principe est adopté au niveau des obligations d’état, je ne vois pas pourquoi il ne s’étendrait pas aux particuliers.
T2% partout.

Il faut faire cesser le vautourisme par le surendettement, tant des pays que des individus.


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