Les vétos, c’est bon pour soigner les ploucs
Un hilarant billet dans Médiapart
Extrait :
"...Je
n’aime pas trop que mon chien se mêle de mes affaires. C’est
trop souvent, je trouve. Jusqu’à me demander qui est le maître et
qui est le chien. Avec Paulette, question autorité, il n’y a pas
d’inversion de la vapeur : elle sait que c’est moi qui fait
avancer la machine. Elle aime ça, en plus. Quand je l’ouvre, elle se
la ferme. Je suis certain que bien des lectrices se reconnaîtrons,
toutes militantes qu’elles soient. Mais ce n’est pas le sujet.
En
fait, mon chien avait tout entendu de notre conversation avec
Paulette au sujet de la proposition de remplacement des médecins par
des vétérinaires dans les zones désertiques en médecins.
Pourtant, avec ses oreilles qui pendent (mon chien, pas Paulette) on
aurait pu croire qu’il était moins sensible aux ragots politiques.
De
toute façon, s’il n’y a pas de médecins dans les régions reculées,
il y a obligatoirement des vétérinaires, puisque ces régions-là
sont infestées de bestiaux. Les jeunes médecins, qui le savent, ne
s’y installent pas. Surtout quand ils ont peur du loup ou de l’ours.
Et puis, disons les choses comme elles sont, ce n’est pas rentable
pour eux. Je ne vois pas mon médecin de famille payer son bateau de
dix-huit mètres de long et ses trois résidences secondaires avec le fruit de son labeur dans ces endroits-là.
Bien
sûr que je suis d’accord avec le principe ! Avec la formation
qu’ils ont, les vétérinaires, ils peuvent très bien nous aider à
mourrir plus vite pour souffrir moins !
C’est Françoise
Tenenbaum,
adjointe PS au maire et déléguée à la Santé à Dijon qui
a lancé l’idée.
« En
leur proposant une année supplémentaire de formation, ils
pourraient intervenir dans les maisons de santé. » a t-elle suggéré.
Ben voilà ! C’est uniquement dans les maisons de retraites !
Pour les gens en fin de vie ! Juste pour les urgences, genre
diarrhée infectée et morsure d’épaule d’une dame Alzheimer sur une
soignante.
Elle
a rajouté au journal Les Echos : « ...Vous
allez me dire que c’est de la sous-médecine, mais en milieu rural je
suis sûre que ce serait bien accepté par les
populations... ».
Non,
on ne va rien dire du tout ! C’est vrai qu’en « milieu rural »,
les bouseux avalent tout sans rien dire. Il n’y a qu’à regarder pour
qui ils votent !
Elle a entièrement raison l’adjointe au maire, ce
sera bien « accepté par les populations ». Le
journaliste a dû mal retranscrire. Peut-être la députée a t-elle
voulu dire « … par ces populations là » ?
Si
François Hollande est élu président, il aura besoin de Françoise
Tenenbaum. Quitte à la freiner si elle a d’autres idées, genre
remplacer les pompiers par les allumeurs de l’UMP. Mais si un
vétérinaire (ou un arracheur de dents, à la limite) peut aider François Hollande à se souvenir de son
ancienne position sur la retraite à 60 ans, Françoise Tenenbaum aura fait
oeuvre utile.
Bref,
de toute façon, tant qu’à finir à la boucherie, autant s’adresser
au bon dieu qu’à ses saints.
« Mon
pauvre Léon » a dit le chien. « Nous
verrons bien quand je t’accompagnerai ! Je vois d’ici le
tableau. Le vétérinaire, pour te tromper l’attention, va dire « tiens
voici Léon, il est gentil Léon ? - oh ! il mange un peu trop,
Léon ! - faut qu’il fasse de l’exercice ! - » et il va
t’enfiler une muselière ! ».
Je
lui
ai répondu que c’était un mauvais moment à passer, et que
quelqu’un qui aime les bêtes et les soigne aime obligatoirement les gens
et peut les soigner. Et ce sera même moins cher, car tout le monde sait
que de l’artillerie lourde revient moins cher que des armes
sophistiquées (Dassault pourrait vous en dire quelque chose). Même
s’il leur fait plus de mal qu’un médecin. Ça lui a fait retrousser les
babines, à mon chien. Un peu comme Paulette, par mimétisme, mais
les canines plus longues.
« Qui
soigne un bœuf soigne un œuf ! » qu’il m’a lancé,
énervé comme une puce qui aurait un tique qui n’aurait pas été
vacciné contre la leptospirose.
Ça
suffisait cet énième essai de prise de pouvoir. Je n’aime pas son
humour, parfois. Il fallait siffler la fin de la récréation et
chanter l’hymne du chacun à sa place et obéissez nous, un peu comme
Merckel et Sarkozy.
Je lui ai montré le chat à neuf queues. Il a
délicatement rentré la sienne entre ses pattes et s’est couché sur
son coussin. Il n’aime pas les chats.
Cela
dit, pour me faire soigner à l’hospice, j’aurai quelques exigences.
Je choisirai comme référant un vétérinaire qui soigne les chevaux
de course, afin d’être sûr d’être bien ferré pour les longs galops dans ma tête.
Au
bout de cinq minutes, le chien est revenu vers moi et a lancé : « Bon
allez, tu viens ? Tu boudes plus ? On va se promener ? »
J’étais
tout content. Il a cliqué la laisse sur mon collier, et j’ai
frétillé de la queue.
Léon