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Commentaire de Bovinus

sur Qui veut la peau de Vladimir Poutine ?


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Bovinus Bovinus 20 décembre 2011 23:54

Toujours la même chose : arguments d’autorité et affirmations à l’emporte pièce. Aucun fait, aucun argument raisonnable, aucune preuve. Bref, pas le moindre intérêt.

Le Courrier de Russie est un journal de merde fondé par des occidentaux francophones à très faible tirage destiné à vendre au lecteur occidental francophone ce qu’il a envie de lire sur la Russie : la Russie, c’est caca (ça peut éventuellement concerner le très rare Russe francophone qui se prend pour un Occidental). Ben ouais, sinon le torchon se vendrait pas. Suffit de regarder ce qu’il ont sur leur une, par exemple : http://www.lecourrierderussie.com/2011/12/20/cour-europeenne-droits-homme-condamne/ ou encore http://www.lecourrierderussie.com/2011/12/16/russie-lache-leste-sujet-syrie/ (article mensonger vu qu’il reprend le ton que je dénonçais plus haut chez l’Express, le Figaro, Le Point et TF1 news par exemple).

The Moscow Times c’est la même chose, sauf que c’est destiné au lecteur occidental anglophone, (ou à la limite, le Russe anglophone qui se prend pour un occidental).

Bah... de toute manière, comment peut-on prêter le moindre crédit à un mec qui invite ceux qui éprouvent une sympathie spontanée (et donc, désintéressée) envers la Russie (de Poutine, notez qu’il précise, pour qu’on se rappelle qu’il trouve tout à fait acceptable la Russie de Gorby ou de Eltsine), l’Iran (ah, là il n’a pas précisé... sans doute considère-t-il que l’Iran est forcément un pays peu recommandable), la Libye (pareil), à « ne pas s’informer » ? Quant au mystérieux « etc. », j’imagine qu’il inclut probablement la brochette des États faisant partie de l’Axe du Mal (à savoir : Corée du Nord, Venezuela, Cuba). Ce qui est bien avec ce genre d’individu, c’est que, pour employer une métaphore russe, ils « puent » si fort qu’on les repère rien qu’à l’odeur avant même de les avoir vu ou entendu.

Pour la presse, vous faites pas d’illusion. Si on veut de vraies infos, on ne les trouvera certainement pas dans la presse occidentale. Le mérite de pouvoir exploiter la presse russe est simplement que cela permet de voir quels sont les thèmes que le pouvoir russe fait figurer à l’ordre du jour. Les infos « véritables », on peut en trouver auprès de certains milieux, et un peu aussi sur le net (surtout russophone, mais pas que).

Quelques sites, en langues étrangères :

La Pravda : média d’info en ligne, rien à voir avec l’ex-Pravda soviétique qui existe toujours mais a été rachetée par le Parti Communiste de la Fédération de Russie. Au moins, il est russe et semble être effectivement « indépendant », du moins d’après mes recherches personnelles.

Nikolay Starikov : site personnel d’un journaliste d’investigation qui fait du bon boulot, a écrit plusieurs ouvrages de bonne facture au sujet de certaines périodes historiques-clefs (révolution d’octobre, 2e gm par exemple) et a fondé un mouvement politique patriote qui s’appelle « Profsoyouz Grajdan Rossii » (Syndicat des Citoyens de Russie) et par ailleurs ressemble beaucoup plus à une réelle alternative politique que les partis au sein de la Douma ou ceux à la marge du spectre politique russe, financés par l’Occident (genre Iabloko ou le mouvement qu’avait essayé de monter Kasparov en 2008).

RIAN : équivalent russe de l’AFP. Rien que du très officiel, donc forcément dans la ligne gouvernementale. Néanmoins, intéressant car permet d’avoir un regard alternatif sur l’actualité internationale et de voir plus ou moins ce qui se passe en Russie.

Russia Today : chaîne d’info en anglais, diffusée à l’international et financée par la Douma (parlement russe). Intéressant en ce qu’elle offre un riche contenu multimédia et offre une version « alternative » des événements (sans toutefois exagérer). Orientée en priorité au public des États-Unis, certains analystes y voient un véritable organe de contre-propagande dont la vocation serait d’exercer une influence favorable aux intérêts russes sur l’opinion occidentale. En effet, c’est l’un des rares médias accessibles au citoyen occidental lambda qui parle de gens comme Ron Paul...

Kommersant United Kingdom : « The only russian business newspaper published in the UK », lit-on sur la page d’accueil. Appartient au groupe Berezovsky, propriétaire également de Nezavissimaïa Gazeta où travaillait la martyre Anna Politkovskaïa (largement connue du public francophone car soi-disant éliminée par le méchant Poutine). Étonnant que notre ami Eric ne l’ait pas mentionné, ce canard, c’est tout à fait dans le genre de Courrier de Russie ou du Moscow Times. Berezovsky est l’un de ces oligarques eltsiniens qui ont cherché à s’opposer à Poutine, et qui, si il ne s’était pas réfugié au Royaume-Uni à temps aurait probablement fini dans la cellule voisine de celle ou crèche son collègue Khodorkovsky. Par ailleurs, Kommersant est très apprécié de notre corps diplomatique et plus généralement de l’intelligentsia française amenée à travailler sur la Russie, au point qu’elle croit voir en toutes les publications du groupe Berezovsky des « journaux indépendants ». Ne me demandez pas pourquoi Poutine les tolère (130 000 de tirage pour Kommersant en langue russe, quand même), je l’ignore. Les mauvais esprits y verront probablement un alibi de pluralisme à peu de frais. Toujours est-il qu’on ne peut que difficilement taxer Kommersant de faire dans le poutinisme engagé.


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