Taverne fait très justement
remarquer que "le principe de la taxe Tobin a déjà été adopté par une loi française sous
le gouvernement Jospin". Ce n’est donc pas idiot en soi, comme l’article
le dit, puisque le parlement l’a déjà voté.
Le terme de "taxe
Tobin" avait été largement utilisé au moment des débats sans attirer les
foudres des commentateurs puristes ; c’est que taxer les transactions
unitaires, qu’elles soient monétaires ou financières, ne sert pas à
redistribuer les richesses par l’impôt, mais permet de bannir les aller-retour
spéculatifs à la nanoseconde qui sont probablement déstabilisateurs quel que soit
le marché auquel elles s’appliquent.
Quant à la mise en
application, comme dit encore Taverne, "la loi prévoit qu’elle entrera en
application quand l’Union européenne l’aura à son tour adoptée." Autrement
dit aux calendes grecques ; dès lors en quoi est-il nuisible de prétendre
modifier la loi pour une application unilatérale ? au mieux ça marche, au pire
on le fait quand les Européens sont d’accord, mais on a remis le débat au goût
du jour et les Européens devant leurs responsabilités.
Donc, les réactions sont
plutôt explicables par « un timeo danaos et dona ferentes » -je crains
les Grecs même et surtout quand ils apportent des cadeaux-, d’ailleurs
compréhensible, que par une vraie logique : les vraies critiques de fond
devraient venir de la droite libérale et pas de la gauche.
Encore un combat à front
renversé.