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Commentaire de Aldous

sur La Turquie : l'état profond est dérangé


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Aldous Aldous 13 janvier 2012 09:17

Vous occultez juste le fait que le plan de déportation des Grecs des rives de la mer Égée et des Arméniens des provinces orientales a été élaboré par le Comité central jeune-turc, en février 1914, c’est à dire avant l’entrée en guerre de l’empire ottoman au coté de l’Allemagne.

Il n’y avait à cette époque aucun corps expéditionnaire Français, aucune armée Russe et aucune révolte Arménienne ou Grecque en cours dans le territoire Ottoman.

Vous oubliez que les persécutions contre les arméniens ont commencé dès l’été 1914 (arrestations de centaines d’Arméniens à Constantinople, incendie du bazar de Dyarbekir, incendie de Tekirdag)

Tout cela avant l’entrée en guerre.

Vous oubliez juste aussi que c’est l’empire Ottoman qui a déclaré la guerre aux alliés pas le contraire en attaquant la Russie à Odessa en octobre 1914 (et déclaration la guerre officiellement à la Russie en novembre).

Vous passez sous silence le traitement infligé aux régiments ottomans composés de chrétiens (Grecs, Arméniens, Syriaques) dès le début de la guerre qui a consisté à les envoyer à l’arrière faire des travaux forcés et dont le taux de mortalité a été supérieur à celui des soldats ottomans du front.

C’est ce modèle qui a inauguré le principe de l’extermination par le travail forcé sinistrement mis en place par les Nazi notamment à Auschwitz III.

Quand à l’ordre de lancer le génocide, cette décision est datée et doccumentée : elle a été prise en décembre 1914 par le comité central Jeune-Turc suite à la défaite de Sarıkamıch (Sarikamis).

La décision a été prise pour dissimuler la responsabilité de l’état-major turc dans cette débâcle colossale (90 000 soldats ottomans pris en tenaille par les Russes) et une campagne de presse a été montée à Constantinople pour mettre le désastre militaire sur le dos des Arméniens accusés d’avoir « poignardé l’armée ottomane que dans le dos. »

La réalité c’est que le gouvernement Jeune-Turc a monté une campagne d’incitation à la haine raciale pour se dédouaner de sa propre responsabilité dans cet échec tout en se donnant une justification pour perpétrer le nettoyage ethnique qu’il avait déjà planifié.

D’ailleurs même au sein du comité central qui se sont opposés à cette monstruosité : Midhat Sükrü, Ziya Gökalp et Kara Kemal.

Il est honteux que presque cent ans après les militaires turcs ne soient toujours pas capables d’assumer leur responsabilité dans cette débâcle militaires et continuent de chercher à en rejeter la responsabilité sur des boucs émissaires.


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