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Commentaire de emphyrio

sur BHL, la Libye et le CNT : la stratégie de l'aveuglement ou la politique de l'autruche


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emphyrio 29 janvier 2012 14:36

Kadhafi avait réussi un coup de maître en chassant le roi Idriss, sans effusion de sang. Il a mis à la porte de la Libye les Américains qui avait mis ce pays en coupe réglée et qui n’ont eu de cesse de déstabiliser un régime nuisant tout autant à leurs intérêts en Afrique qu’à ceux de leurs alliés israéliens, par ses projets d’unité arabe.
Ceux-là ont fait des alliances contre nature avec les Frères musulmans et le fondamentalisme islamique pour déstabiliser Kadhafi. Il a résisté souvent brutalement à la subversion, parfois avec une stratégie admirable en envoyant les faux coupables de Lockerbie devant la justice, ce qui a ouvert les yeux de nombre de gens sur les preuves fabriquées de leur implication.
Et pour ceux qui pensent encore que Kadhafi détournait l’argent des Libyens voici ce qu’écrivait un bloggeur canadien en avril 2011 :
"Les fonds souverains gérés par la Libyan Investment Authority (LIA) sont estimés à environ 70 milliards de dollars, qui grimpent à plus de 150 si l’on inclut les investissements étrangers de la Banque centrale et d’autres organismes. Et ils pourraient être plus importants encore. Même s’ils sont inférieurs à ceux de l’Arabie saoudite ou du Koweït, les fonds souverains libyens se sont caractérisés par leur croissance rapide. Quand la LIA a été constituée en 2006, elle disposait de 40 milliards de dollars. En cinq années à peine, elle a effectué des investissements dans plus de cent sociétés nord-africaines, asiatiques, européennes, nord-américaines et sud-américaines : holding, banques, immobilier, industrie, compagnies pétrolières et autres
La Libye, après que Washington l’ait effacée de sa liste de proscription des «  États voyous », a essayé de se refaire une place à un plan international en misant sur la « diplomatie des fonds souverains ». Quand les États-Unis et l’Union européenne ont abrogé leur embargo de 2004 et que les grandes compagnies pétrolières sont revenues dans le pays, Tripoli a pu disposer d’un surplus commercial d’environ 30 milliards de dollars annuels qu’il a destiné en grande partie aux investissements étrangers. La gestion des fonds souverains a cependant créé un nouveau mécanisme de pouvoir et de corruption, aux mains de ministres et hauts fonctionnaires, qui a probablement échappé au contrôle de Kadhafi lui-même : confirmé par le fait qu’en 2009, ce dernier a proposé que les 30 milliards de dividendes pétroliers allassent « directement au peuple libyen ». Ceci a accentué les fractures à l’intérieur du gouvernement libyen.Cette opération a été favorisée par le représentant même de la Libyan Investment Authority, Mohamed Layas : comme le révèle un câble diplomatique publié par Wikileaks, le 20 janvier Layas a informé l’ambassadeur étasunien à Tripoli que la LIA avait déposé 32 milliards de dollars dans des banques étasuniennes. Cinq semaines plus tard, le 28 février, le Trésor étasunien les a « gelés ». Selon les déclarations officielles, c’est « la plus grosse somme d’argent jamais bloquée aux États-Unis », que Washington garde « en dépôt pour l’avenir de la Libye  ». Elle servira en réalité pour une injection de capitaux dans l’économie étasunienne toujours plus endettée. Quelques jours plus tard, l’Union européenne a « gelé » environ 45 milliards d’euros de fonds libyens"


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