Voici une illustration de la taxation des capitaux dormants :
Monsieur John John possède un champ qu’il laisse en friche. L’inspecteur des
impôts vient lui dire que s’il y avait planté des oignons, il en aurait tiré
des revenus, et qu’il va donc être taxé sur ces revenus qu’il a dédaignés. Monsieur
John John lui répond : « ça ne vous regarde pas si j’estime que mon
champ en friche me plaît mieux que plein d’oignons ; occupez-vous des
vôtres et allez vous faire foutre avec tous les égalitaristes idéologues ! ».
L’inspecteur des impôts lui fait observer que si tous les propriétaires
fonciers raisonnaient comme lui, tout le monde crèverait de faim, que les
propriétaires de fonds frappés par des projets d’utilité publique peuvent être
expropriés, que ceux de monuments historiques ne peuvent les dégrader, bref que
la propriété n’est pas un droit complètement inviolable et sacré. Monsieur John
John répond alors « et si je vous dis que mon terrain ne vaut rien, et qu’il
n’y pousserait pas un oignon ? » Dans ce cas, dit l’inspecteur, je ne
peux rien vous demander aujourd’hui.
Mais voilà que quelques années plus tard, Monsieur John John
veut vendre son champ. Il trouve un acheteur qu’il a réussi à convaincre que c’était
le terrain le plus fertile du canton, et il en tire un bon prix. L’inspecteur
des impôts revient donc voir Monsieur John John et lui dit : « si
votre terrain est fertile aujourd’hui, il l’était il y a 3 ans ; vous
pouviez donc y récolter des oignons, gagner de l’argent avec, payer vos impôts
et conserver quand même un bon revenu ; vous me devez donc l’impôt sur ce
que vous auriez pu gagner pendant cette période, multiplié par un taux d’actualisation ;
je vous accorde le bénéfice du doute sur votre bonne foi, puisque n’ayant pas
essayé vous ne saviez pas si votre champ était fertile ; vous n’aurez donc
pas de pénalités. »