« Je dit »je t’aime« à ma copine, c’est avant tout parce qu’elle m’apporte ce dont j’ai besoin.
Pourquoi je dirai »je t’aime« à un quidam dans la rue ? Cela m’apparaît stupide et non naturel. »

Intéressant. En fait, tout dépend du sens qu’on donne aux mots.

Si on reprend l’étymologie du mot « amour » : c’est a-mors en Latin. « a » est une négation (qu’on a récupéré en Français comme dans « anormal » par exemple) et « mors » la mort. Il y aurait donc un rapport à la mort.

Dire « je t’aime » à ce moment voudrait simplement dire « je ne veux pas que tu meurs »... Et en conséquence, faire le nécessaire pour prendre soin de l’autre pour que justement il vive (vivre que l’on peut prendre même au sens large).

Aimer son prochain (le quidam dans la rue), c’est vouloir qu’il vive... Déjà ne limiter ça qu’aux personnes les plus nécessiteuses changerait le monde.

Ma petite explication ci-dessus implique donc que l’amour est un don et en tant que don : ne peut être repris et est gratuit (désintéressé), c’est-à-dire que l’autre n’a pas besoin de m’aimer pour que je l’aime.

Bon, ceci est ma compréhension personnelle du mot amour, que ce soit dans un couple ou par rapport aux gens que je rencontre. Je conçois que ma compréhension soit vieillie et que tout le monde n’y mette pas le sens découlant de l’étymologie de départ (les langues évoluant au fil du temps) que j’y mets.

« Tout manifesté de l’humain repose sur la recherche d’un bénéfice, et rien n’est gratuit. »

Au départ oui, du point de vue chrétien on dirait que ça vient du péché originel et qu’il est nécessaire d’abandonner ce genre de marchandages pour vivre saintement et c’est la discipline de toute une vie, mais on entre là dans des considérations spirituelles.

Quoiqu’il en soit, « rien n’est gratuit » est vrai au départ mais si l’on comprend que c’est un problème, il ne faut pas l’accepter de façon résignée mais lutter contre.