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Commentaire de Connolly

sur Mélenchon redonne bonne mine au peuple


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Connolly 9 avril 2012 22:06

« Mélenchon ne sera jamais élu et il le sait très bien, c’est pourquoi il peut raconter n’importe quoi à tous les gogos qui l’écoutent ! »


Dans cette histoire, l’homme (en l’occurrence Mélenchon) a peu d’importance. Ce qui prime se sont avant tout les idées et autres valeurs qui sous-tendent tel ou tel projet. Si Mélenchon n’est pas élu cette fois, peu importe ! Un autre, représentant + ou - le même programme, pourra l’être ultérieurement. Quand ? Nul ne peut le dire (à moins de lire dans le marc de café) avec certitude. Mais il ou elle finira par l’être tôt ou tard, du moins est-on en droit de le penser.

Or votre commentaire sur Mélenchon pourrait très bien s’appliquer aux idées que vous défendez dogmatiquement (à l’instar des marxistes-léninistes les plus sectaires que par ailleurs vous pourfendez, selon la morale du curé du « faites ce que je dis pas ce que je fais »), à coups de « Friedman et Hayek l’ont dit, c’est donc que c’est vrai, na !! », et ce de la manière suivante :
Vos idées ne seront jamais appliquées et vous le savez pertinemment, c’est pourquoi vous pouvez raconter n’importe quoi à tous les gogos qui veulent bien vous écoutez ! Vous faites partie des « idiots utiles » du capitalisme néo-libéral comme pouvez l’être à une certaine époque notamment Sartre vis-à-vis du communisme stalinien.

Vos idées ne seront jamais appliquées parce qu’elles se démarquent par trop du concept de démocratie (synonyme de volonté du peuple dans son sens politique, càd désignant l’ensemble des citoyens). Elles oublient que libéralisme et démocratie ne sont pas des termes corrélatifs : parmi les libéraux originaux figurent un certain nombre qui n’étaient nullement démocrates, à commencer par Voltaire. 
Votre notion de liberté s’arrête à celle d’entreprendre (tout à moins elle subordonne toutes les autres à celle-là en particulier) et n’a donc rien de démocratique intrinsèquement : autrement dit, la logique « la liberté du renard libre dans le poulailler libre » que vous prônez en le poussant à son paroxysme, ne peut emporter l’adhésion d’une majorité de citoyens, car elle constitue une entrave manifeste aux autres libertés individuelles.
Seul un pouvoir autoritaire pourrait se charger de les mettre en place, comme ce fut le cas au Chili à l’époque de Pinochet notamment. La liberté d’entreprendre et de s’enrichir sans entraves pourrait ainsi voir le jour, via des mesures annihilant les autres formes de liberté . Le rôle de l’Etat ne réduirait donc à ses fonctions régaliennes, et ce faisant il supprimera tout ce qui pourrait former un écueil à la liberté d’entreprendre et de s’enrichir, ainsi qu’à la bonne marche des marchés. Seront ainsi interdit le droit de grève et seuls les syndicats « jaunes » ou « maisons » auront droit de cité. Bref tout ce qui, de près ou de loin, s’apparentera à une manifestation de la lutte des classes (qui est un concept originellement sociologique et non politique) disparaîtra sous la férule d’un Etat mis au service des entrepreneurs et des marchés, et ce en vertu du bien-être général selon la maxime idéologiquement conservatrice qui veut que « ce qui est bon pour les riches l’est pour les pauvres ».

Voilà, comment pourrait se décliner votre « paradis » à la sauce libertarienne.



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