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Commentaire de easy

sur Avec l'espoir d'en finir avec le Sarkozo-lepénisme !


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easy easy 4 mai 2012 20:40

Rien à redire sur le fond de votre déclamation.

Mais mise en perpective avec votre exil volontaire, ça fait désordre.

CDG, Hugo, étaient eux aussi exilés. Mais de force, menacés de mort ou d’emprisonnement.
Et dès qu’ils ont pu le faire, ils sont rentrés. Ils n’espéraient que de rentrer pour reconstruire le pays.

Comme vous faites partie des exilés volontaires, votre déclamation se lit davantage comme un discours que vous vous tiendriez à vous-même histoire de vous convaincre ou de vous rassurer sur votre choix. Histoire de vous déculpabiliser aussi (par exemple vis-à-vis de ceux que vous auriez entraînés avec vous dans cet exil)

Les exilés volontaires ont des problèmes spécifiques qui peuvent surprendre ceux qui sont restés sur place. Dans votre cas, il suffirait par exemple qu’un de vos gosses chope une malaria pour qu’une grosse araignée vous gratte la conscience. Auquel cas vous n’auriez guère d’autre choix que de pondre ce genre de chant Coué afin de vous accorder raison sur votre choix.


De toutes manières, si vous vous êtes exilé, c’était par dépit et vous en souffrez. Vous auriez préféré vivre de la manière qui vous plaît sur la terre de vos racines, en France en l’occurrence, si j’ai bien compris. Vous avez matière et raison de vous plaindre ou d’adresser vos reproches. Mais ça peut faire désordre ou très accessoire aux yeux de ceux qui subissent les mêmes contraintes et qui continuent de les subir tout en travaillant, le croient-ils, l’espèrent-ils, à les résoudre sur place.

En somme la question serait : Peut-on changer les choses (en mieux selon soi) sans sacrifier de soi, sans sacrifier au maximum de soi, sans être dans la bataille, sur place donc ?
Ou
Peut-on faire son Jésus, son Confucius, son Camus, son Leonidas, depuis les nuages ?


Autant évoquer ici le cas de Guiseppe Verdi qui, par hasard ou adresse, s’était toujours trouvé éloigné des lieux de haute lutte quand il s’y passait des combats. Il y revenait après dissipation des âcres fumées et en repartait quand ça reflambait. Mais qui a toujours été pardonné par les siens d’une part parce qu’il avait très, très joliment chanté l’espérance et aussi, tout de même, parce que chacun comprenait bien qu’on ne peut être à la fois compositeur et guerrier.


A remarquer alors qu’aussi bien Chopin que Hugo, n’ont jamais été aussi vibrants et pathétiques (au sens majoré) que pendant leur exil.


Mais on peut raconter toute autre chose sur les exilés. On peut par exemple évoquer Alexandre Yersin qui ne souffrait certes d’aucun dépit pour sa terre natale mais qui, en Extrême-Orient, y avait prodigué tant d’humanités, qu’il y a fait resplendir pour longtemps la meilleure lumière de la France+Suisse. Idem pour Albert Schweitzer, Norman Bethune, Dominique Lapierre ou Gladys Aylwards.





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