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Commentaire de easy

sur Cancer : la catastrophe silencieuse


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easy easy 9 mai 2012 14:33

Quand on nous désigne un ennemi ou danger, un seul, nous pouvons hystériser simplement et ne courir que dans la direction opposée pour nous en préserver.

Mais depuis 1945, on nous désigne de plus en plus d’ennemis ou dangers.

Courir de quel côté alors, ou sur quel rempart se battre alors ?

Le résultat c’est que nous tétanisons, nous ne bougeons plus. Nous nous agitons certes mais sur place.

Une nouvelle alerte sur les biberons en plastique ? Nous réagissons en courant vers ceux en verre.
Une nouvelle alerte sur les meubles à mousse toxique ? Nous réagissons en passant aux fauteuils en bois.
Une nouvelle alerte sur la déforestation ? Nous réagissons en refusant les mobiliers en bois.
Une alerte sur l’augmentation de CO² ? Nous réagissons en rachetant des choses en bois parce que ça permettrait le stockage du CO².
Une alerte sur l’aluminum dans les vaccins ? Nous réagissons en refusant les vaccinations.
Une alerte sur une pandémie ? Nous réagissons en courant nous faire vacciner.
Une alerte sur le corium de Fukushima ? Nous régissons en réclamant d’en finir avec le nucléaire.
Une alerte sur le pic du pétrole ? Nous réagissons en réclamant du nucléaire.
Une alerte sur la dette ? Nous réagissons en réclamant l’austérité.
Une alerte sur la dépression économique ? Nous réagissons en réclamant la relance par l’endettement.


A nous dire alors, qu’in fine, la vie des hommes aura toujours été périlleuse et que le concept de vie peinarde, confortable, sans risques ni rides n’était qu’une illusion née il y a un siècle.


On ne peut pas être de l’ENSAM et ne pas être au moins un peu prométhéen.
Heureusement qu’il y a eu des Pasteur ou Yersin.
(A rappeler que la réussite du vaccin contre la variole n’est pas venue de la vaccination de tous comme ses inventeurs l’avaient cru, mais d’un compromis prophylaxique qui est apparu de lui-même, naturellement)
Heureusement qu’il y en aura encore des comme ça.
Vous peut-être.
Bravo.

M’enfin, les plus utiles des prométhéens n’auront résolu provisoirement qu’un des milliards de dangers qui nous menacent depuis toujours.



Parce que la mort est incontournable, il me semble moins important de lutter contre l’intoxication, la maladie ou l’accident que de lutter contre nos perversions morales collectives (à entendre au sens large).
Par exemple, le fait qu’en moyenne chaque Français passe 3h30 par jour devant la télé les rend idiots. Or, au-delà du cas de notre santé physique, en tant qu’individu, il nous est très important, très conséquent, d’être entourés de gens non idiots, capables de réfléchir et de dégager une pensée propre, vraiment individuelle.

Que voit-on depuis 20 ans ?
Qu’il y a une énorme quantité de personnes qui C/C à longueur de temps.


Vivre trente ans seulement, mais vivre entouré de gens capables d’avoir une pensée propre, capables d’inventer une musique propre, c’est nettement plus intéressant que vivre 100 ans parmi des copiecolleurs.

A quoi sert de boire une eau non polluée dans une société où une énorme masse de gens considèrent qu’un détenu devrait être abandonné des siens (car notre système carcéral qui multiplie les obstacles pour écarter les détenus de leurs proches, prône implicitement ce principe consistant à enterrer vivants des gens pris à la faute, parfois bien jugés, parfois mal jugés) ?


A quoi sert de vivre cent ans dans une société où le principe d’attachement, d’amour ou de fidélité entre deux personnes est laminé, ridiculisé, invalidé par le principe d’isolement de millions de détenus et prévenus ?

Quel Français, sur 60 millions, aura dit qu’il est normal, bon, moral, exemplaire, qu’Anne Sinclair n’abandonne pas DSK dans sa ruine ?
Quel Français aura dit qu’il est bon pour la culture de l’attachement, de l’engagement définitif, de la famille, de la promesse, que DSK reste entouré des siens ? 
Quel Français aura dit qu’il est bon que la pensée individuelle, en l’occurrence organisée autour de l’attachement irréductible même à un fautif, prévale sur la pensée de rue hystérisée ?
Quel Français, quel Norvégien, dira qu’il serait bon que le père d’Anders Breivik puisse très librement démontrer -enfin- son attachement à son fils ?


Je suis un citoyen comme les autres. Comme les autres, je suis préoccupé par les problèmes que vous soulignez ici (et dans vos précédents papiers).
Mais c’est là du matérialisme.
La santé c’est du matérialisme.
Qu’on fasse ce qu’on peut pour améliorer notre santé, je suis évidemment pour et je vous félicite de vous y employer. Moi aussi je l’ai fait en mon temps.

Mais hormis le matérialisme, en dépit de la mort donc, je crois qu’il serait plus important que nous réfléchissions à ce qui pulvérise nos valeurs morales potentielles dont la première est l’attachement à quelqu’un.
Ne pas se préoccuper de ça c’est laisser la part belle à la trahison, au déni et au mensonge.

Or, ce qui fait les aspects les plus moches des livraisons prométhéennes matérialistes, c’est qu’elles sont empreintes d’un montage de mensonges.
(Pub pour Free Time montrant un Noir en allure de cannibale « A quelle sauce je vais me le manger le blanc ! »)

Que peuvent valoir les belles promesses d’un fournisseur d’eau, d’éoliennes, de centrale nucléaire ou de steak dans un contexte où l’attachement le plus basique est bafoué ?



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