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Commentaire de Indépendance des Chercheurs

sur Berlin : casse-pipe ou dernière chance ?


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Indépendance des Chercheurs Indépendance des Chercheurs 16 mai 2012 02:07

Mais globalement, l’Europe n’aurait-elle pas une autocritique plus profonde à faire. Le petit jeu des exportations de capitaux a commencé il y a plus d’un siècle et demi et conduit à plusieurs guerres depuis : celle de 1870, plus deux guerres mondiales, et le « petit jeu » continue encore.

Voir, par exemple, trois de nos articles récents :

http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2012/05/15/francoi s-hollande-premier-discours-i.html

François Hollande : premiers discours (I)

Le 15 mai 2012, jour de l’investiture de François Hollande en tant que Président de la République Française, Le Monde écrit « Hollande adresse à l’éducation nationale « ses premiers mots de président de la République » ». De son côté, L’Express interroge « L’hommage de Hollande à Jules Ferry vaut-il vraiment une polémique ? ». Une question quelque peu étonnante, tout compte fait. Le 15 mai en début d’après-midi et peu après son investiture, François Hollande a tenu à rendre hommage à Jules Ferry en tant que ministe de l’instruction publique, tout en précisant : « ... je n’ignore rien de ses égarements politiques. Sa défense de la colonisation fut une faute morale et politique. Elle doit à ce titre être condamnée ». On ne peut que se féliciter de cette condamnation claire de la politique coloniale de Jules Ferry sans chercher un réfuge facile dans l’argument bien connu de la prétendue « mentalité de l’époque ». Pour autant, l’hommage du nouveau Président de la République à Jules Ferry au titre des lois sur l’éducation ne nous apparaît toujours pas acceptable, pour les raisons déjà indiquées dans nos articles « François Hollande, la Chine, Jules Ferry... (I) » (I) et (II). En effet, si le capitalisme français des années 1880 instaura l’enseignement obligatoire et l’école primaire gratuite au moment de la « grande expansion coloniale », ce ne fut pas dans un élan de générosité mais contraint et forcé par la situation internationale et par les exigences de performance industrielle et militaire. A deux reprises Président du Conseil, Jules Ferry ne fut que l’instrument de cette politique dans les domaines colonial, militaire et éducatif. Il fut également un adversaire de pointe du mouvement ouvrier et populaire, déjà en tant que Maire de Paris au moment de la Commune. De surcroît, en France comme en Allemagne, l’enseignement obligatoire de l’époque comportait une composante d’embrigadement idéologique de contenu nationaliste et pro-impérialiste. A quand une véritable remise à plat du passé de l’Europe qui malheureusement fait à bien d’égards partie de son présent ? Le 15 mai également, Le Télégramme rapporte à son tour « François Hollande. Le discours d’investiture du septième Président de la Ve République », soulignant entre autres : « Hollande rend hommage à ses prédécesseurs ». C’est ainsi que François Hollande déclare notamment que Valéry Giscard d’Estaing « relança la modernisation de la société française » et que François Mitterrand « fit tant pour faire avancer les libertés et le progrès social ». Il s’agit pourtant de deux périodes qui se sont caractérisées globalement par une mise en cause de plus en plus rude et ouverte des acquis de la Libération. Raison de plus pour consacrer une série d’articles aux discours de François Hollande du 15 mai 2012, dont l’importance du message politique paraît évidente. Que nous prépare ce mandant présidentiel ?

[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2012/05/15/francoi s-hollande-premier-discours-i.html ]

et précédemment :

http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2012/05/13/francoi s-hollande-la-chine-jules-ferry-i.html

François Hollande, la Chine, Jules Ferry... (I)

Le 13 mai 2012, Marianne diffuse un article intitulé « Ce que François Hollande doit dire à Angela Merkel (2) » où le spectre des produits chinois apparaît à nouveau, cette fois-ci dans des déclarations d’un ancien chef économiste du MEDEF. La Chine serait-elle donc un « adversaire », comme le suggèrent des déclarations de François Hollande publiées dans le livre d’Eric Dupin La Victoire empoisonnée (Seuil) ? Lorsque François Hollande estime que « les Chinois (...) trichent sur tout », se souvient-il que ce sont des dirigeants politiques « occidentaux » dont il était et reste proche comme Jacques Delors, et pas « les Chinois », qui ont conçu et préparé la création de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ? En ce moment même, c’est le « socialiste » français et ancien collaborateur de Jacques Delors, Pascal Lamy, qui dirige l’OMC. Une dépeche du Centre d’informations sur internet de Chine souligne que « la France est très compétitive sur le plan des capitaux, de la technologie et des produits à haute intensité de savoir ». Est-ce autre chose qu’un reflet de ce qu’a été depuis deux décennies la politique de l’OMC, des « élites occidentales » et de tous les gouvernements français ? Le 13 mai 2012 également, avec le titre « Une cérémonie simple », La Nouvelle République annonce que le jour même de la passation de pouvoirs François Hollande « aura pour premiers gestes de rendre hommage à Jules Ferry aux Tuileries et à Marie Curie à l’Institut Curie ». L’hommage à Jules Ferry serait en rapport avec son rôle en tant que « ministre de l’Éducation de la IIIe République », d’après l’article de La Dépêche du Midi « Gouvernement. Matignon : le suspense continue ». Mais une telle vue de l’histoire oublie que Jules Ferry fut l’un des initiateurs de la « grande expansion coloniale » française et que, dans le domaine de l’éducation, il contribua très largement à répandre des théories racistes sur les prétendus « droits et devoirs des races supérieures » à l’égard de ce qu’il appelait explicitement des « races inférieures ». Précisément, la Chine fut l’une des cibles de cette expansion coloniale sans précédent qui se solda, trois décennies plus tard, par la première guerre mondiale déclenchée par les rivalités entre puissances impérialistes. C’est de ce délire colonial et hégémonique suicidaire, que proviennent sur le plan historique les problèmes de l’Europe actuelle, et pas d’une quelconque « concurrence chinoise ». En réalité, et même si ce constat peut déplaire, les réformes de Jules Ferry en matière d’éducation ne furent que l’exécution d’une politique des milieux financiers destinée à rendre la population française plus « efficace » au service d’une stratégie industrielle et coloniale. Mais quel parti « majoritaire » français a condamné la politique d’exportation de capitaux qui se trouva à l’origine de l’aventure coloniale dont des prétendus « progressistes » de l’époque comme Léon Gambetta et Jules Ferry furent des inspirateurs dans les années 1870-80 ?

[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2012/05/13/francoi s-hollande-la-chine-jules-ferry-i.html ]

http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2012/05/14/francoi s-hollande-la-chine-jules-ferry-ii.html

François Hollande, la Chine, Jules Ferry... (II)

Le lundi 14 mai 2012, la veille de la passation de pouvoirs à l’Elysée, un article d’Arrêt sur Images repris par Le Post interroge « Hollande rendra hommage à Jules Ferry... Pourquoi lui ? ». La question posée se réfère au discours annoncé de François Hollande aux Tuileries, devant la statue de Jules Ferry, le mardi 15 mai à 13h45. Sur cet hommage, déjà évoqué dans notre article « François Hollande, la Chine, Jules Ferry... (I) », France Soir écrit à son tour le 14 mai « Hommage de Hollande à Jules Ferry : Première polémique du quinquennat ? ». E, rapport avec ce discours du 15 mai, le site de François Hollande présente Jules Ferry comme un « ministre de l’Education de la IIIe République », ce qu’il fut effectivement pendant presque cinq ans (Ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts). Mais en réalité, Jules Ferry fut aussi à deux reprises Président du Conseil (plus de trois ans, au total) et occupa également la fonction de Ministre des Affaires étrangères. Il n’est donc pas possible, à y regarder de près, de séparer la politique appliquée par Jules Ferry en matière d’éducation de celle qu’il contribua de manière décisive à mettre en place dans le domaine colonial avec des retombées directes sur le plan de l’éducation et de l’idéologie collective. Notamment, par son usage politique des théories sur les prétendues « races supérieures » et « races inférieures ». Et peut-on valablement ignorer le rôle de Jules Ferry en tant qu’adversaire résolu du mouvement ouvrier ? Ce que des directions syndicales et politiques s’obstinent à présenter comme une réforme de l’éducation guidée par un objectif social apparaît, à la lumière d’une analyse, comme un ingrédient essentiel de la mise à jour des performances d’ouvriers et soldats au profit du capitalisme français de l’époque. Des objectifs évidents de cette « mise à jour » étaient : i) une plus forte compétitivité industrielle devant la montée de l’Allemagne ; ii) la réussite d’entreprises militaires telles que la « grande expansion coloniale » et la « revanche » attendue à terme d’une nouvelle guerre avec l’Allemagne. Cette guerre finit d’ailleurs par éclater trois décennies plus tard, avec des conséquences désastreuses pour les deux pays et pour l’ensemble de l’Europe. Précisément, Jules Ferry et les autres « républicains opportunistes » de sa génération présentaient l’expansion coloniale comme un outil de la « revanche ». Jules Ferry était Président du Conseil au moment de l’éclatement de la guerre avec la Chine de 1881-85 inspirée, entre autres, par une volonté systématique de conquête de l’Indochine. Il fut à nouveau Président du Conseil pendant plus de deux ans au cours de cette guerre, et se vit finalement contraint de démissionner suite à une défaite militaire devant une offensive de l’armée chinoise. Le 14 mai 2012, Trader Finance rapporte « Valeo : inaugure une nouvelle usine en Chine », spécifiant que le groupe français Valeo vient de lancer « l’un des plus grands sites consacrés à la construction automobile en Chine ». En même temps, la Tribune de Genève commente à propos d’une exposition en cours à Palexpo « Genève accueille jusqu’à mercredi le plus gros salon européen de l’avion privé », et constate que les constructeurs « ont les regards tournés vers les pays émergents, Chine, Inde, Russie, Brésil ». Est-ce autre chose que le résultat du système économique mondialisé que le « socialiste » français Jacques Delors et d’autres dirigeants des pays jadis « riches » se sont employés à mettre en place, notamment via la politique de l’Union Européenne et de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ? S’en prendre à la Chine comme le fait François Hollande dans le livre d’Eric Dupin La Victoire empoisonnée (Seuil, 2012) est-ce autre chose qu’une manière d’ignorer les vrais problèmes et les véritables responsabilités historiques ? De Léon Gambetta et Jules Ferry jusqu’aux délocalisations récentes, s’agit-il d’autre chose que d’une spirale autodestructrice ?

[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2012/05/14/francoi s-hollande-la-chine-jules-ferry-ii.html ]

Cordialement

Le Collectif Indépendance des Chercheurs
http://science21.blogs.courrierinternational.com


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