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Commentaire de Mmarvinbear

sur Abus sexuels rituels : le cas de la maternelle McMartin aux Etats Unis


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Mmarvinbear Mmarvinbear 30 mai 2012 14:57

C’est plus fort que moi. Dès que je vois « version officielle » quelque part, je pense être en présence d’un article polémique et bien manipulateur.

Et encore une fois, j’ai raison.

A lire l’article, on ne peut qu’ être effaré de la chose. La pédophilie existe, des réseaux existent sans doute, même si je n’en ai jamais vu la queue d’un.

Pourtant, à lire ce truc, mon sens critique n’a pas cessé de me titiller, tellement la chose me paraissait curieuse. Heureusement, l’auteur de ce machin a laissé des liens pour aller plus loin.

Et malheureusement pour lui, j’ai vérifié certaines de ces allégations, dont la correction vont éclairer l’affaire d’une façon différente.

"Et bizarrement, si 90% de la population locale était convaincue de la réalité des abus sexuels sur les enfants de cette maternelle (et d’autres), les médias, à 90% au moins, défendaient la thèse inverse.«  : Faux. Quand l’affaire a explosé au niveau national, en réalité les trois quart des médias ont commencé par être du côté des parents et des enfants.

 »La version officielle veut que Judy Johnson soit mentalement dérangée, alcoolique et suicidaire. Ca tombe bien :Judy Johnson est décédée prématurément, à cause de l’alcool auquel elle était allergique, alors que le procès était toujours en cours.«  : C’est plus ambigü que cela. Judy, qui est à la base de l’affaire, a constamment fait évoluer son témoignage au sujet des attouchements dont son fils aurait été victime. Son fils n’a en fait jamais été interrogé, c’est toujours elle qui répercutait ses »affirmations« en premier lieu. Son alcoolisme était notoire pour ses voisins, et des enquêteurs doutaient d’elle en raison de son comportement paranoïaque. Elle a ainsi déclaré que

- Un professeur avait marché sur l’estomac de son fils
- la gérante avait fait une fellation à son enfant
- le garçon était forcé de faire du cheval nu sur une plage
- Ray, l’accusé principal, avait torturé et tué des animaux devant lui, portant des costumes de Père Noel, de Satan, de clown ou de prêtre en le faisant
- Il avait été embarqué dans un avion pour y introduire ses doigts dans l’anus de boucs (!)
- les enseignantes portaient à l’occasion des tenues de sorcières
- qu’ils lui avaient enfoncé des aiguilles dans les oreilles et les tétons (sans traces, évidemment...)
- qu’ ils avaient décapité un bébé devant lui, le forçant à boire son sang
- que le corps enseignant utilisaient des lions enfermés dans une salle secrète pour les effrayer et les faire taire.

Une telle liste à la Prévert ne peut que laisser pantois. Ce qui intrigue, c’est le satanisme déguisé qui transpire de certaines déclarations. il est intéressant de noter que ces accusations ne sont apparues que par la suite, après que des prêtres spécialisés dans l’exorcisme ne se soient joints au mouvement d’enquête à la requête de certains parents.

La victime présumée n’ayant pas trois ans au moment des faits, on se demande comment il a pu survivre à tout cela, sans marques physiques. Le plus incroyable est que au fur et à mesure que la liste s’allongeait, personne n’a remis en doute le témoignage unique de Judy. Ce n’est que lorsque dans ses écrits elle admit ne pas être capable de faire la différence entre l’imaginaire et la réalité que le procureur mit discrètement la femme et ses paroles sur la touche. Il était temps : elle commençait à accuser d’autres personnes, sans lien avec l’affaire, d’avoir violé son chien. Quand son mari la quittera un an après, elle l’accusera à son tour d’avoir violé son fils. la police dû intervenir après qu’elle se soit enfermée chez elle, menaçant de mort ceux qui viendraient la déranger. Son fils lui fut retiré et envoyé dans sa famille proche. Judy sombra plus dans l’alcool et finit par en mourir.

 » La police ne trouve rien qui confirme les abus, toujours selon la version officielle.«  : Ce qui est une réalité. Au fur et à mesure de la procédure, les parents parlent de dizaines, puis de centaines, et enfin de milliers de photos et de films réalisés avec leurs enfants. Les enquêteurs ne trouveront jamais aucun de ces éléments.

 »Pourtant, les parents, qui ont emmené à leur tour leurs enfants voir les spécialistes de l’université de Californie (notamment en matière d’abus rituels), ont appris que lesdits spécialistes avaient estimés fiables les témoignages de leurs enfants. Mais, on a dit que les spécialistes avaient induit les réponses.«   : Ce qui est vrai. Au cours des deux procès concernant l’affaire, les spécialistes du comportement ont noté comment les enquêteurs et les experts ont inculqué les éléments aux enfants afin que ces derniers les répètent au cours des interrogatoires suivants. Les vidéos projetées montraient les enfants témoigner alors qu’ils étaient visiblement à bout de forces, fatigués par les longues heures d’interrogations.

L’affaire tourna au vinaigre pour l’accusation quand les enfants » reconnurent« Chuck Norris parmi les violeurs potentiels. Afin de jauger de leur crédibilité, les enquêteurs présentèrent aux enfants des photos de »suspects« n’ayant rien à voir avec l’affaire. Une photo, vieille de quarante ans, fut aussi utilisée. Les enfants accusèrent ainsi un groupe de quatre nonnes présentes sur une photo floue. Afin de justifier les 15 millions de dollars dépensés sur les 4 prévus, un procès fut organisé tout de même, alors que tout le monde savait bien désormais que rien ne sortirait.

Un des procureurs, Glenn Stevens, démissionna avant l’ouverture du procès, déclarant ne pas vouloir s’humilier davantage après avoir envoyé sept innocents en prison.

Le procès se tint en deux phases. A la fin de la première, seul Ray resta en prison, attendant la fin du deuxième procès avant d’être blanchi. Le procès fut une torture pour l’accusation, un des experts les plus éminents, interrogé, admit ne pas être pédiatre, et être incapable de poser un diagnostic correct,ayant passé toute sa carrière sur une chaire universitaire. Tout le monde s’en aperçut quand il déclara identifier du sperme sur une photo alors que la tache ne montrait qu’un reflet lumineux. Kee Mc farlane elle-même déclara n’avoir aucune formation ni aucune expérience au sujet d’abus sexuels sur enfants.

A la fin du second procès, les dernières charges furent abandonnées.

 »Alors, les parents ont saisi l’occasion quand l’école a été revendue en avril 1990, et ont embauché une équipe de scientifiques, dont l’archéologique réputé Gary E Stickel, qui a donc utilisé des méthodes reconnues pour cette mission. On a notamment utilisé un radar, et on a sondé le sol, ce qui a permis de constater des remblais ou des tassements de terre anormaux. L’équipe a donc trouvé sous la terre exactement ce que les enfants avaient décrit.«  : Ce qui est faux. Les enquêteurs ne parlent que de »tunnel possible". Aucune excavation destinée à dégager la terre n’a été menée, curieusement.

De plus, les enquêteurs ont commis de graves manquement dans leurs investigations. Ainsi, ils prétendent que l’école a été construite sur un terrain vierge. En réalité, le site avait été utilisé comme décharge, puis une maison avec une serre avait occupé une partie des lieux.

Leur seul élément est un sac daté des années 80. mais ils admettent eux-même ne pas savoir quand ce déchet a pu être placé. Curieusement, aucune photo de l’ élément en place ne fut prise. Enfin, le rapport ignore un point important : les enfants ont prétendu que l’école était truffée de trappes pour accéder au tunnel et à la pièce secrète ou des lions les tenaient en respect. L’enquête de police ne trouva aucune trappe dans l’école. Aucun élément non plus permettant de penser que des accès avaient été bouchés. Deux carapaces de tortues furent trouvées parmi les déchets, mais les vétérinaires furent incapable de dire de quoi les animaux étaient morts.

A la fin de l’affaire, les reporters comprirent que le syndrome de Salem avait frappé. Une accusation faite par une personne instable avait dégénéré en paranoïa totale couvrant tout le pays. Les choses en étaient au point que la femme du maire de la ville fut accusée de rouler en voiture avec des cadavres dans le coffre.

Tout ceci pourrait prêter à sourire, si dans tous les USA des dizaines de personnes ne furent pas soudainement accusés de viols sur enfants, dans des circonstances identiques à cette affaire. Certaines passèrent dix ans en prison avant d’en sortir innocentés.

La seule chose positive, c’est que depuis la justice américaine prête une attention accrue sur les éléments matériels plutôt que sur les témoignages. Cela limite les dégats.


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