Mais qu’ont donc jamais fait les Syriens aux États-Unis pour mériter que
Washington décide de manipuler un conflit interne en Syrie et évincer
Al-Assad ? Encore mieux, que peuvent donc faire les Syriens pour nuire
aux États-Unis ? Bien que depuis 40 ans, Washington, quel que soit le
parti aux commandes, ait sinistrement prêché aux Américains les dangers
qui les guettaient face au « mal » qu’est la Syrie, un rapide coup d’œil
sur la carte montre l’absurdité d’une telle affirmation.
En quelques
minutes, un observateur non particulièrement averti trouverait le petit
État syrien parmi les « Pays du Levant » et, il ou elle pourrait être
excusé en cas d’hésitation entre un véritable État-nation ou une simple
tache d’encre. Entourée par Israël doté de son arme nucléaire, par la
Turquie considérée comme une puissance, et un monde sunnite qui aimerait
débusquer, écarteler et rôtir Al-Assad, sa famille, et tous les
Alawites du pays sur la broche réservée aux hérétiques, la Syrie
d’aujourd’hui ne fait rien d’autre que tenter de survivre au milieu d’un
voisinage difficile.
Les Américains peuvent dormir tranquilles car
malgré les mensonges sur la prétendue « menace syrienne » de Mme Clinton,
Mc Cain, et les divers consuméristes d’Europe, au bord de la faillite,
ni Milwaukee, ni Portland ne verront jamais la puissante armée syrienne
marcher le long de leurs boulevards verdoyants.