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Commentaire de Christian Labrune

sur Vive le libéralisme ! Les nouveaux manuels d'histoire ont été publiés...


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Christian Labrune Christian Labrune 11 juin 2012 23:43

Rosemar,
Excusez-moi, j’avais cru comprendre, ayant lu trop vite probablement, que vous déploriez qu’on fût trop sévère avec le sinistre Florentin en lui attribuant la responsabilité, après le gouvernement Maurois, d’une sorte de tournant libéral.
En tout cas, il serait bien difficile de nier sa responsabilité dans cette dérive. Quand on prétend être « à gauche » et qu’il paraît difficile de continuer une politique de gauche, la logique et l’honnêteté exigeraient qu’on démissionne au lieu d’aller chercher des idées chez Thatcher. Mais ce qui caractérise les socialistes, c’est qu’ils commencent toujours, d’une manière outrancière et caricaturale (était-il nécessaire de nationaliser autant, après 81 ?) par la politique qu’ils avaient proposée à l’électeur avant de se transformer très vite en larbins empressés du capitalisme. Comme s’ils voulaient dire : vous voyez, on a bien essayé de faire ce qu’on pouvait, mais ça n’est pas réaliste et maintenant on va faire tout le contraire, pour voir si ça marche. Etant bien entendu que lorsqu’une politique ultra-libérale est faite par des socialistes pleins de bonté, cela vaut mieux que si elle était faite par ceux de l’autre camp, lesquels sont très méchants. Mais s’il faut se faire couper la tête, il va de soi qu’une extrême bonté du bonhomme qui lâche la ficelle du couperet ne change rien à l’affaire.
 Je parlais tout à l’heure du Maréchal. Il faudrait tout de même qu’on se souvienne que le principal système de défense des collabos après la libération consistait à dire : nous avons collaboré parce qu’il valait mieux que ce fût nous aux postes de responsabilité plutôt que d’autres qui eussent été beaucoup plus durs. Le Maréchal avait fait à la France le don de sa personne pour « atténuer son malheur ». Et quand on créera plus tard une « section spéciale » pour juger des « terroristes », ce sera encore la même logique : on ne va pas attendre que les Allemands fusillent à tire-larigot, on va choisir un certain nombre de pauvres bougres, constituer une cour de justice ad hoc et les décapiter ostensiblement et très proprement, ce sera le meilleur moyen de calmer l’ire de l’occupant. Cette méthode pour « atténuer le malheur » des hommes, c’est encore celle des socialistes.
 La grande obsession des socialistes, ce n’est jamais d’exercer réellement le pouvoir, d’imposer une politique (en cela ils se distinguent clairement des doctrinaires communistes) mais de se placer dans une situation intermédiaire entre le pouvoir réel (aujourd’hui l’ultra-libéralisme) et la masse, et de se rendre toujours utiles aux plus forts par une collaboration empressée, pour qu’ils les tolèrent et les maintiennent dans une position qui leur permette de jouir de certaines prébendes. Ils n’en demandent pas plus et feront tout ce qu’on voudra qu’ils fassent aussi longtemps que le peuple ne se sera pas rendu compte de leur indécrottable tartufferie.
Je ne prétends pas à l’originalité en décrivant ces choses, elles ont été cent fois analysées plus finement que je ne pourrais le faire ici. Mais d’où vient que, tout le monde sachant cela, personne, apparemment, n’en veuille tirer de conséquences ?


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