• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Laurence

sur L'Europe des... Dix-Huit se concerte pour tenter de sauver l'essentiel du projet de constitution


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Laurence (---.---.23.193) 28 janvier 2007 18:55

Quelle virulence, candide ! Je rappellerai tout d’abord le principe de solidarité communautaire qui suppose que les pays riches aident les plus pauvres. Mais c’est un argument auquel vous n’êtes apparemment pas sensible . Je n’insiste pas donc pas là dessus. De même je passerai outre les divers avantages d’appartenir à l’Union européenne pour répondre au niveau où vous vous êtes placé, celui du porte monnaie. N’y voyez pas de condescendance de ma part. Je ne partage pas votre façon de voir les choses, mais je constate que vous n’êtes pas seul à penser ainsi. Le problème c’est que les faits le démentent.

Les contributions des états au budget européen et les dépenses dont ils bénéficient font chaque année l’objet d’un rapport. Le plus récent concerne la situation en 2005 (et l’évolution depuis 1992). Il est consultable à cette adresse : http://ec.europa.eu/budget/library/documents/revenue_expenditure/agenda_200 0/allocrep_2005_fr.pdf Quant aux divers documents sur le budget communautaire, ils se trouvent là : http://ec.europa.eu/budget/documents/annual_budgets_reports_accounts_fr.htm

Qu’y apprend-on ? Que la différence entre la contribution de la France au budget rapportée aux dépenses dont elle bénéficie donne un solde négatif de 2883 millions d’euros. Ce qui rapporté au revenu national brut représente 0,17% et qui comparé avec les 288,5 milliards d’euros de dépenses du budget français pour 2005. http://www.minefi.gouv.fr/themes/finances_etat/budget/2005/plf/directions_s ervices-sircom-finances_etat-plf-2005-index.php relativise fortement l’idée de contribution nette au budget de l’Union.

Vous pensez que l’Union sans la France et les Pays-Bas, ce serait la bérézina financière ? C’est oublier un peu vite que la France à elle seule coûte cher à l’Union par le biais de la Politique agricole commune : la PAC, c’est 46 % du budget communautaire et 20% des dépenses vont à la France. C’est dire que sans elle, l’Union ferait déjà des économies substancielles et, comme le montrent les chiffres cités plus haut, sans « manque à gagner » insurmontable (je rappelle que je raisonne sur un plan strictement financier). Bref, il faut arrêter le chantage au porte monnaie, car il ne résiste pas à l’examen des chiffres, et il vous faudrait justifier, preuves à l’appui, votre affirmation sur ces pays qui vivraient selon vous « grassement » des subsides français et néerlandais, notamment.

Cela dit, je pense que votre emportement s’explique par votre indignation à l’idée que l’on puisse passer outre le vote non. Mais, là encore, il y a erreur. La réunion de Madrid avait pour objectif de refuser que l’on puisse ne pas tenir compte du vote oui des pays qui ont approuvé le traité constitutionnel, ce qui semble également compréhensible, non ? Donc, ce qu’ont dit les pays présents à Madrid est qu’il ne faut pas seulement se focaliser sur le « non » mais à présent rechercher un compromis susceptible de concilier les différentes visions, y compris, bien entendu, celles des pays ayant voté non : http://quoideneufeneurope.hautetfort.com/archive/2007/01/27/a-madrid-22-pays-membres-se-mobilisent-pour-relancer-le-proc.html

A l’heure actuelle, 22 pays veulent poursuivre le processus constitutionnel européen,comme l’a montré la présence des portugais, des irlandais, des suédois et des danois aux côtés des 18 participants à la réunion. C’est un fait. Les pays qui ont voté non demandent à juste titre que l’on prenne en compte leur vote. Mais réciproquement, ils doivent prendre en compte l’opinion des autres pays. Faute de compromis, il pourra y avoir la poursuite de l’intégration entre ceux qui le veulent, car comme l’ont dit les espagnols « l’Europe ne peut pas s’arrêter » sous prétexte que quelques uns refusent d’avancer. Donc, libre aux pays « eurosceptiques » de rester au stade actuel de la construction européenne s’ils le souhaitent c’est à dire au grand marché, ce qui serait un résultat paradoxal pour le « non de gauche » français.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès