• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Annie

sur France Télécom Bonjour !!


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Annie 10 juillet 2012 13:11

Voici un commentaire écrit en 2009 à propos des suicides à FT, par quelqu’un appelé Ampère sur le site de Libération. J’espère qu’il ne m’en voudra pas de le reproduire mais ce commentaire est très intéressant

"Un peu d’histoire que les internautes ne connaissent pas forcément.

Lombard n’est qu’un lampiste qui de tout façon va partir en retraite.
Il faut se souvenir qu’après les investissements hasardeux de Michel Bon, à la suite de l’effondrement de la bulle Internet c’est Breton qui a été nommé à la tête de France Telecom. Or Breton a emmené dans ses bagages Wenes et Barberot qui sont désormais Directeur pour la France et DRH respectivement. Breton a mis en place une vaste politique de restructuration pour récupérer du cash et désendetter la maison à tel point qu’on a vendu les voitures, les bâtiments et généralisé la sous-traitance. A la faveur d’un remaniement ministériel Breton devient ministre des finances et il doit abandonner la direction de France Telecom. L’homme es un fin calculateur, il sait bien que le poste qu’on lui offre n’est qu’un contrat à durée déterminée. Il prévoit donc son retour dans l’entreprise et met en place Lombard qui offre de nombreuses garanties. Tout d’abord c’est un personnage sans relief, plutôt bonhomme qui ne pourra pas faire un sale coup en douce. Ensuite, il est déjà âgé et devra rapidement partir en retraite. Enfin il connaît bien la maison, c’est un polytechnicien. Il apparaît a l’opposé des vendeurs de supermarché qui ont dirigé la boutique et qui, au passage, l’ont menée à la faillite. Le personnel pourrait donc être rassuré. Pour assurer ses arrières, Breton donne aussi les vrais pouvoirs à Louis-Pierre Wenes qui passe du poste de directeur des achats à celui de directeur France et son collègue Barberot se trouve conforté au poste de DRH. Ce scénario devait permettre à Breton de retrouver son poste après l’élection présidentielle de 2007. Sauf que Breton est une nouille en politique, il joue Villepin – Chirac contre Sarkozy et il perd. Non seulement il perd son poste de ministre mais en plus comme il n’est pas en odeur de sainteté et parce l’Etat est au conseil de France Telecom (et l’Etat c’est Sarko) il perd définitivement son fauteuil de PDG. On ne va pas le plaindre, il réussira peut-être en vendant des chaussettes sur les marchés mais franchement son passage à la tête du groupe n’a laissé que haine et désolation… A l’inverse de nos collègues disparus personne ne le pleure celui là.
Lombard est donc resté PDG.
A dire vrai je ne sais pas s’il a pris la grosse tête, lui qui depuis des dizaines d’années était resté dans l’ombre, mais une chose me parait certaine c’est qu’il s’est appuyé comme prévu sur Barberot et Wenes pour restructurer la maison. On pourrait même parler de restructuration permanente comme un mode de fornctionnement normal. Lombard traçait les grandes lignes du plan Next en s’inspirant de la technologie et les deux affidés de Breton se chargeaient de « motiver » le personnel. Mais le choix qui a été commis c’est celui du bâton plutôt que de la carotte. Il faut savoir qu’un fonctionnaire peut-être muté n’importe où pour raison service. Autrement dit si un poste de technicien disparaît à Marseille on peut très bien se voir proposer un poste identique à Lyon, voire très différent ailleurs. Le lecteur qui appartient à la maison sait très bien que des techniciens se sont retrouvés à vendre de la daube estampillée Orange sur des plateaux téléphoniques avec comme seule solution d’accepter ou de démissionner. A tous les petits malins qui crachent sur les fonctionnaires de Ft-Orange je leur souhaite le même destin arrivé à la cinquantaine… Il est évident qu’on ne peut pas démissionner, ne serait ce que parce le boulot est désormais rare et recherché. Les gens s’accrochent et ils craquent. Ce fut le cas sans aucun doute de notre collègue d’Annecy. Les chiens, il ne me vient pas d’autre mot, qui ont mise en œuvre avec brutalité ces restructurations en s’appuyant sur la faiblesse du statut de fonctionnaire qui est moins contraignant que le code du travail en matière de mobilité géographique ou fonctionnelle, ces chiens se sont Barberot et Wenes ! Si Lombard saute et qu’eux restent, il ne se passera rien. Il faut les dégager !
«  Demain Ft-Orange ne sera pas comme avant » lance un brin solennel Lombard. Il serait bien inspiré de se taire parce au prochain suicide la violence risque de se déchainer et il ne fera pas bon aller faire l’humaniste désolé, le père de famille épleuré devant les collègues d’un suicidé de France Telecom"


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès