@njama
Sur ce que, selon
vous, je suis censé ne pas savoir :
Vous dites "Avant la guerre 45 les juifs étaient les assassins du
Christ ! les enfants apprenaient ça au catéchisme, des personnes de ma famille
m’en ont témoigné".
Etant un
peu plus âgé que vous, c’est ce que j’ai entendu moi-même au catéchisme et à la messe.
Et voici ce
que j’écrivais dans un petit essai de mars 2000 (Désacraliser la violence religieuse) :
"Dès son origine l’église catholique,
traduisant dans les faits le terme grec « katholicos » par « totalitaire »
plutôt que par « universel » a, sur le problème de la violence, non
seulement annulé le progrès amené par Jérémie et Ezéchiel (*) mais introduit
une épouvantable aggravation de la conception énoncée par le "Dieu
jaloux« de l’Exode. Son nouveau dogme de »Jésus homme-Dieu" l’a
amenée à considérer logiquement que ceux qui l’avaient condamné à mort étaient
« déicides » mais elle n’a pas arrêté là sa folie interprétative. Elle
a décidé que ce n’étaient pas seulement les quelques juifs qui, avec Pilate,
avaient effectivement prononcé la sentence qui se faisaient ainsi déicides mais
aussi tous leurs contemporains juifs qui refusaient le nouveau dogme. Puis elle
est allée beaucoup plus loin encore : seraient aussi déicides tous leurs
descendants. Et pas seulement jusqu’à quatre générations : presque vingt siècles
plus tard ceux des juifs qui continuaient toujours la tradition de l’AT étaient
encore considérés comme déicides par le catholicisme papiste."
Vous dites « le virage de l’Église au »judéo-christianisme"
est très récent".
Non. Le
catholicisme a affirmé dès son origine qu’elle se situait dans la continuité du
judaïsme, mais profondément modifié par Jésus et la "nouvelle
alliance" avec Dieu.
Certains
catholiques croient d’ailleurs que c’est ce que je reproche à mon ancienne
religion.
Non. Ce
que je lui reproche c’est de n’avoir pas rejeté la conception violente de Dieu qu’avaient
les auteurs de l’Ancien Testament. Jésus - qui s’est lui-même situé dans la
continuité de la religion qu’il voulait radicalement réformer - s’est efforcé
de leur faire comprendre qu’il fallait le faire. Il a donné sa vie pour ça. L’Eglise
naissante ne l’a pas fait, elle a seulement affirmé qu’il ne fallait PLUS pratiquer la violence prétendument voule
par Dieu à l’époque de l’AT, ce qui n’est pas du tout la même chose. Et elle a réaffirmé que cette prétendue
violence divine était bien telle et qu’elle était juste en son temps.
C’EST
SELON MOI A CE MOMENT DE L’HISTOIRE RELIGIEUSE - IL Y A UN PEU PLUS DE 15 SIECLES - QUE SE DECIDE TOUTE LA VIOLENCE EFFECTIVEMENT
PRATIQUEE AU NOM DE DIEU PAR LA SUITE ET JUSQU’A NOS JOURS.
D’une part,
en effet, ceux qui ont massacré par la suite au nom du christianisme l’ont fait en pensant que, dans certaines
circonstances Dieu voulait des massacres… puisque l’Eglise nouvelle le leur avait réaffirmé, en
trahissant Jésus et en n’appliquant que la moitié de son message totalement
pacifiste (et pas
seulement pacifique).
D’autre
part on peut penser que, dans les siècles qui ont suivi cette erreur tragique, si celle-ci n’avait pas été commise l’islam n’aurait pas pu être mis en place par le prophète Mohamed.
En tous
cas pas tel qu’il est (avec sa réaffirmation de la violence prétendument
voulue par Dieu et prétendument juste DANS L’AVENIR JUSQU’A LA TOTALE
SOUMISSION DE LA TERRE ENTIERE AU « SEUL VRAI DIEU », LE NOUVEAU, LE DIEU
ALLAH).
Les Pères
de l’Eglise « chrétienne » ont donc été responsables à la fois de la
violence interne au christianisme et, partiellement et indirectement, de la
violence islamique.
Mais le
pire, pour nous et pour ceux qui nous succèderont, c’est que l’Eglise actuelle,
enfin débarrassée de son monstrueux antisémitisme et améliorée sur bien des points
par Vatican II S’ENTÊTE, PAR DOGMATISME, A PERENNISER LA TRAGIQUE ERREUR
D’IL Y A 15 SIECLES.
C’est
explicite dans ce que vous appelez "le catéchisme moderne auquel je fais
allusion".
Vous dites
encore que « l’islam n’est pas prosélyte ». Là, c’est tellement grotesque
que ça ne mérite même pas une ligne de commentaire.
(*) J’avais,
juste avant, rappelé les passages de l’AT où ces deux prophètes rejetaient la croyance
inscrite dans le Décalogue selon laquelle "le Dieu jaloux châtiait la
faute des pères sur les fils, sur la troisième et sur la quatrième
génération"