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Commentaire de Courouve

sur La conquête du pays de Canaan a-t-elle eu lieu ?


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Senatus populusque (Courouve) Courouve 2 février 2007 20:05

DW en mi-Verlaine, mi-Rimbaud, on n’aurait pas cru !

"Demian est certainement tout ce que vous dites de lui, cela ne fait aucun doute, puisque vous l’écrivez.

Pour moi, il a été un véritable détonateur, tout bonnement. Pas que pour moi. Dans les années 70 à Strasbourg ; nous étions prêts à tout et nous avons tout fait ; j’avais seize ans et lui dix-sept.

Fuyant nos familles de merde, nous avons fait tout ce qu’on nous avait dit de ne pas faire : l’Exact Contraire qui est toujours, je le vois, notre credo commun.

Demian est un Contraire, mais il n’est pas contrariant du tout, sauf quand il a envie d’être chiant, et là aussi il côtoie l’excellence, à nous les briser grave.

Notre civilisation, nous l’avons bricolée nous-mêmes ; elle n’est pas aussi moche que celle dans laquelle nous baignons présentement. Au contraire.

Demian est mégalo. La belle affaire ! Il est de ceux qui pètent plus haut que leur cul. C’est épargner les naseaux des cafards pour mieux encenser les anosmiques. Se mettre à la portée de tout un chacun, je dis toujours.

Demian est un entier, pas un hongre, pas une demi-portion. C’est un homme. Pas un petit machin pusillanime. Pas un poulet de batterie. Sa retraite, il s’en branle.

J’ai donc vécu avec l’être le plus invivable qui fut ; n’empêche qu’on s’est bien fendu la poire. Oui, car c’est un comique aussi. Vous savez comment je l’ai rencontré la toute première fois ? Tard dans la nuit, dans un bled mort, dans un décor tout juste bon pour l’arpentage des golems, au mitan du pavé, comme un chat vertical. Il fredonnait l’air de la Panthère Rose.

Et puis Demian est un putain d’artiste. Je suis vachement content qu’il n’ait pas viré minable, comme les autres ; et même comme les autres artistes d’alors, qui sont devenus des artistes pépères, en charentaises.

Avec Demian, pas de garde-fous : la liberté, le batifolage ; la prise de tête aussi, puisqu’on en a une et qu’il faut la faire tourner à toute blinde. Sinon t’es mort. Et les morts, y a plus que ça : regarde autour de nous, Demian : ils n’ont plus rien à quoi se cramponner et le sol penche, et le sol glisse...

Demian sait et propage une chose fondamentale : le net, c’est l’écriture. Pour l’heure conspuée, moquée, tournée en ridicule, négligée. Ah ! mais c’est qu’on écrit au Mont Blanc, non mais ! Foutez moi cette machine à écrire à la benne, mon petit Blaise !"

Quoique, lorsqu’on voit ce qu’était devenu Rimbaud à l’âge qu’a maintenant DW, on se dit que tout est possible.


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