L’auteur a commis l’irréparable impair de confondre islamophobie et
racisme, donnant là le meilleur contre-argument à ceux qui sont ET islamophobes
ET racistes : mais sans doute est-ce du fait que la définition même de
l’islamophobie étant aussi vague qu’à géométrie variable et donc dans les faits
inexistante.
Donc récapitulons : on peut être islamophobe sans être raciste, on peut être
islamophobe et raciste, on peut être raciste et islamophobe (entre autre), on
peut être raciste sans être islamophobe.
So, dans la catégorie islamophobe sans être raciste, on aura en premier
lieu l’islamophobie de nature religieuse (exemple : l’islamophobie chrétienne,
hindoue, etc…) ; en second lieu l’islamophobie anti-religieuse (exemple : les
athées « engagés » soit plus antithéistes que l’athée moyen, certains
courants de la « défense de la laïcité »).
Maintenant, à l’évidence, il faut bien noter la convergence, l’overlapping
voir la fusion parfois entre islamophobie et courants racistes d’x-droite :
notamment au niveau des discours et arguments : et de là, non seulement la
dérive de certains islamophobes non racistes à la base, qui soit ne s’en rendant
pas compte, soit n’en tenant pas compte, recyclent, diffusent et donc
banalisent un discours islamophobe (bien souvent calqué sur le discours antisémite
et donc fusionnant autant religion, qu’appartenance ethnique et culture en un
seul gros paquet : l’Autre ennemi-parasite-barbare-dépravé-corrupteur-etc…).
Le leader du BNP (British National Party), Nick Griffin, exprimant
parfaitement cette stratégie de recyclage en ces termes clairs et les
conditions qui la permettent : " On
tape sur l’islam. Pourquoi ? Parce qu’au niveau du public ordinaire c’est la seule chose qu’ils comprennent. C’est ce qui fait vendre les journaux. Si nous nous attaquions à un
autre groupe ethnique – certains disent
que nous devrions attaquer les Juifs…Mais…nous devons arriver au pouvoir…Et si
nous décidions de taper dessus alors que la presse n’en parle pas…le public
penserait alors que nous sommes des allumés… Ils penseraient, oh, vous attaquez
les Juifs juste parce que vous voulez attaquer les Juifs. Vous attaquez ce
groupe de sionistes puissants juste parce que vous voulez prendre le pauvre
Manny Cohen et le fourrer dans une chambre à gaz. Voilà ce que le public
penserait. Cela nous conduirait
uniquement en arrière. Cela nous enfermerait dans une petite boîte ; le
public penserait "une bande de fêlés extrémistes, aucun intérêt pour
moi" Et nous n’accèderions pas au
pouvoir. "
On a là la plus claire explication possible qui soit, fournie par un leader
d’x-droite (membre du Parlement Européen) : la confusion entre ethnie et
religion (islam) lui est parfaitement naturelle, il évoque clairement l’environnement
« médiatique » qui permet/facilite cette islamophobie d’opportunisme,
ne renie pas les tendances antisémites avérées de ce courant (l’antisémitisme
n’étant simplement pas/plus vendeur actuellement) et explique clairement que l’islamophobie est
aujourd’hui (pour ce parti rappellons : suprémaciste, raciste dont les racines
sont fascisme, nazisme et antisémitisme : J. Tyndall fondateur du parti ayant
clairement exprimé ses vues : "Mein
Kampf est ma bible") un choix stratégique particulièrement judicieux
et efficace (ce qui est un constat partagé par la plupart des courants
d’x-droite européens) pour accéder au pouvoir, et si ce n’est le cas, avoir de
plus en plus d’influence politique.
Conclusion : les « islamophobes » qui ne se reconnaissent pas dans
ces courants ou cette forme d’islamophobie devraient prendre garde à ne pas
recycler, diffuser et propager les arguments et discours de ces groupes qui
sont clairement racistes et ne le cachent pas ; et j’ajouterai que les « nationalistes »
(ceux prétendant vouloir défendre leur culture, patrie, valeurs, etc…et que je
ne confonds pas automatiquement avec des nazioïdes) sincères devraient aussi apprendre à trier
dans les arguments et discours qu’ils propagent.