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Commentaire de velosolex

sur Face à la violence scolaire, l'éducation ?


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velosolex velosolex 2 octobre 2012 16:08

Votre analyse est honnête et assez pertinente. Elle s’attache à un sujet difficile, etc....A cette façon de commencer vous comprendrez qu’il est tentant de manier la langue de bois, sur un sujet qui recouvre tant d’enjeux et d’intérêts mais qui est vital pour notre avenir et celui de nos enfants.... ( voilà que ça recommence....)

Il est pourtant vrai qu’il est bien difficile de donner son point de vue, quand on est pas professeur, juste ancien parent d’élève, et évidemment élève soit même, ce qui n’est tout de même pas rien, ce curseur lointain comparatif, qui nous permet de voir qu’un système n’a guère évolué depuis les années soixante.

Il y eut une époque ou le système éducatif à la française, tout comme le système sanitaire et social, se targuait d’être le meilleur du monde, un exemple que tout le monde nous enviait.
On en est loin maintenant, vous avez raison de reconnaitre que ses idéaux républicains ont été dévoyé. L’égalité des chances n’est qu’une mascarade. La compétitivité accrue ne profite qu’à donner donner des moyens supplémentaires à ceux qui sont gâtés par la naissance, ou connaissent à fond le système ( les profs)

Pour parler de mon expérience personnelle d’ancien mauvais élève, éjecté à 17 ans, dans la suite naturelle d’un parcours semé d’embuches, et de souvenirs cuisants, je remercie tout de même quelques profs résilients qui ne m’ont pas fâché durablement avec l’étude, et m’ont permis de me rattraper assez rapidement aux branches qu’on laissait pendre encore assez facilement à cette époque, le début des années 70.

Ainsi, encore en ces années, l’échec scolaire n’était pas encore synonyme de relégation sociale, et ne détruisait pas psychologiquement encore un enfant.
 Intuitivement, celui-ci savait qu’il avait encore ses chances, pourvu qu’il fasse ses preuves auprès d’employeurs qui n’étaient pas encore eux même formatés par l’’art du CV, et un empilement de diplômes et de connaissances obligatoires, pour postuler au moindre poste annexe.

Les autodidactes étaient encore légions, et garantissaient une multiplication des points de vue, et des analyses, dont la recherche s’accommode fort bien, tout comme de la variété des langues, mais je m’égare un peu.

Pour en revenir au fait, je veux simplement souligner le point de vue d’un cancre : Relégué dans une classe de BEP d’agent administratif, je réalisais d’un coup le niveau ineptie des études qui m’étaient proposées, le regard dédaigneux des enseignants qui ne croyaient pas en ce qu’ils enseignaient, et je commençais à dormir près du radiateur, quand je ne faisais pas le mur, en compagnie de copains tout aussi désabusés.
Tout cela ne tenu pas deux trimestres....
Fin du premier chapitre.
Il m’arrive de parler de cette expérience à des copains qui n’ont évidemment pas la même expérience de l’école : Eux n’ont jamais eu à supporter le mépris, la dévalorisation, l’ironie, le dédain déguisé. Rien de tel que l’œil d’un enfant stigmatisé pour repérer pourtant ces choses.
L’époque lui donnera alors toutes les facilités pour recycler sa révolte.
Truffaut en fera la base de son œuvre, tout comme Simenon, conscient d’avoir échappé au pire, qu’il aurait pu « mal tourné » comme on disait alors.
Donc, rien de plus « buvard » qu’un enfant. Le rôle des parents existe, bien sûr, mais il me semble un peu fort de les stigmatiser, même si ils ont un rôle évident à jouer. Mais certains ont perdu, en dehors de valeurs qu’ils gardent, et qu’ils tentent de propager à leurs enfants, tout crédit, par le fait de ne plus avoir d’emploi ou d’utilité sociale.

Travaillant dans la psychiatrie, je suis trop familiarisé avec ces parcours difficiles, pour ne pas voir les dégâts collatéraux. Les maladies du psychisme trouvent leur terreau naturel dans le social. Bien des pathologies ne se développeraient pas dans des cadre de vie harmonieuse. Vous avez raison de mettre l’accent sur l’aspect néfaste de la compétition.

Il serait urgent que l’école fasse sa révolution en ce domaine, et garantisse un domaine où l’enfant pourrait réellement s’épanouir, sans trop de pression. Des exemples existent tout de même.
 Celui de la Finlande est sans cesse commenté sans pour autant que l’on s’en inspire.
Pour le plus grand bonheur des enseignants, des enfants, et des parents.


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