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Commentaire de velosolex

sur Quand survient la dépendance


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velosolex velosolex 5 octobre 2012 12:39

Joli texte sur une réalité qu’on voudrait chasser, qu’elle ne continue à concerner que les autres. Mais même Johnny ne parvient plus à allumer le feu comme avant, et sans doute passe t’il pas mal de temps à chercher son allume gaz.

Une des consolations vient qu’elle concerne tout le monde, encore pour quelques temps, avant que l’individu biotype ne remplace peu à peu toutes les pièces du puzzle, avant de sournoisement prendre sa place.

Le marché de la maladie et du vieillissement sont juteux en France. On en potentialise le résultat comptable en se servant de la peur, de l’angoisse à venir. Les trois quarts du déficit de l’assurance maladie sont dus aux troisième et quatrième age. Pas question bien sûr de stigmatiser ceux ci, mais il faut avouer que le retour en bénéfice est loin d’être clair : Multiplication des prises de sang, des bilans, des scanners, au grand bénéfice des labos et des kinés, qui en dépit de leur talent, ne pourront jamais remettre en état un corps perclus d’arthrose. Mais je ne prône évidemment pas la suppression de ses soins, mais leur juste adéquation.
Les vieillards ont besoin d’être entouré, d’être rassuré, mais on substitue des réponses mercantiles, et des devoirs de se maintenir à niveau, incitation trompeuse sur fond de « toujours jeune », à continuer à consommer, à faire le trompe la mort, en imitant les jeunes dans leur frasque et leur appétit de nouveauté, les incitant à « rester branché, connecté », alors que de tout temps, c’est le lâché prise serein qui caractérise les qualités de cet age.

La prise en charge des personnes en fin de vie est proprement scandaleuse, autant pour elles que pour leurs enfants. Un scandale tu, et pour cause : Ils ne concernent que les gens de peu. Les autres auront toute facilité, grace à de bonnes pensions, de belles assurances, à se payer de bons foyers logements. Leurs enfants, pourvus de bons diplômes, ayant de bons salaires, après avoir bénéficié d’une éducation onéreuse, potentialisant au mieux le fric que fout le pays dans l’éducation nationale, ne seront jamais sollicités.

A la mort de leurs parents, ils hériteront de biens immobiliers et de grosses valeurs.

Quand aux autres, pourvus de petits salaires, ils devront payer plein pot la pension en maison de retraite de leurs parents, à moins de les prendre chez eux, ce qui est impossible dans la plupart des cas, pour une pluralité de raisons, la plus évidente étant le manque de place, et l’impossibilité de prendre en charge des pathologies lourdes, tel que l’Alzheimer.

A moins de devoir prouver que vous avez été victime de maltraitance dans leur enfance, et certains, bien qu’ayant été dans ce genre de situation ne peuvent le faire, ils devront payer, la somme étant divisés par le nombre d’enfants.
Les injustices de notre société sont donc transversales à tous les ages. On les voit à l’œuvre autant dans l’éducation nationale, la santé que le vieillissement au nom d’un principe d’égalité dévoyé. Quand il ne prend pas en compte les ressources, il privilégie évidemment les gens qui en ont, et les accroit ainsi.

Qu’elle ne soit pas plus dénoncé pour le grand age est un bon acte d’hypocrisie : Les gens du pouvoir, les journalistes et les médias, socialement avantagés, ne sont pas concernés par ce genre de chose, et ne veulent pas remettre en cause les conditions de redistribution des richesses.

Curieusement, le prix des maisons de retraites en France est un des plus élevés en Europe. Des residents il y a quelque temps, frontaliers, allaient mettre leurs vieux parents en Belgique, le rapport qualité prix n’étant pas comparable

L’action sociale devrait pourtant prendre en compte les revenus de chacun pour une redistribution intelligente et juste : Il en est de même pour les allocations familiales, distribués également à des smicards qu’à des multimillionnaires, sous principe d’égalité des enfants, ce qui ne manque pas de sel. Pire, si le smicard n’a qu’un enfant, il touchera peanuts !....

La phantasmatisation des qualité des vieillards, « toujours jeunes » nient ou oublient leurs vrais qualités, qui vaudrait qu’on leur redonne la place qu’ils occupaient parfois naguère ( ne pas non plus idéaliser le passé) : Reconnaitre leur expérience, leur qualité de témoin, de transmetteur,... Ce qui est loin d’être le cas maintenant, mis à part pour quelques privilégiés, qui font partie de ces « happy few » détestables de la scène française.

Et encore ceux ci ne brillent pas vraiment par leur hauteur de vue.....

Le 21 juin 2012, Canal + lançait un grand jeu concours à l’intention des scénaristes amateurs. Le principe ? Imaginer un court métrage de dix minutes qui serait joué par deux acteurs. Le jury, composé de sept couples de comédiens, a commencé à rendre son verdict.

Richard Bohringer, 70 ans, et sa fille Romane ,ont ainsi complètement craqué sur l’œuvre d’une jeune comédienne, Lou. Un choix que Canal + s’est empressé de relayer sur sa page Facebook : «  ROMANE et RICHARD BOHRINGER ont choisi PUTAIN DE LUNE de Lou Bohringer et sera produit par BIZIBI. Merci pour tous les projets qui leur ont été proposés ! »

Histoire de terminer par un éclat de rire, sur une affaire, hors le net, curieusement abstente des médias. Ne serait-ce pas encore une histoire de famillle ?

Dément, non ?


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