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Commentaire de OCCAM

sur La science est en échec et la société décroche : entrez dans la musique mes frères, alléluia !


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OCCAM 29 octobre 2012 23:32

Cher Mr. Dugué,
Que de pessimisme ! Vous faites certes un constat précis de la nature nuisible du système capitaliste tel qu’il s’exprime de nos jours, un de plus si j’ose dire, et de son influence négative sur la société, et sur la science en particulier. Le mot « science » au singulier me gène un peu, même si je comprends ce que vous entendez par lui, car il n’a pas de réel contenu sémantique. Sciences, démarche scientifique, recherche scientifique, en ont un, beaucoup plus précis.
Donc, qu’est-ce qui est en échec ? Les connaissances véhiculées par les différentes sciences : dures, sociales, humaines ? Est-ce la démarche ou la recherche scientifique ? A la lecture (j’ai tout lu y compris les commentaires) de votre article, c’est la recherche scientifique qui vous parait à juste titre dévoyée, dans ses deux acceptions : fondamentale et appliquée.
Je suis d’accord. La rentabilité, le profit à court terme, la compétition permanente freinent, détournent, tuent même le côté spontané, libre, qui devrait être celui de la recherche fondamentale, la recherche du « comprendre. Et de même sur sa composante »appliquée« , en ne lui permettant pas de s’investir prioritairement sur les retombées les plus humanistes, si le profit n’y est pas.
Vous dites : »l’homme désintéressé n’existe pas !« Quelle bien triste affirmation ! Je parirais volontiers, sans faire d’angélisme, que c’est le contraire, qu’assez spontanément les hommes sont désintéressés, mais le système du profit ne le leur permet pas. Nous en connaissons quand même tous des exemples magnifiques de désintéressement, de bénévolat pur.
Vous dites : »La technique est entrain de dévoyer l’homme, qui sera bientôt à son service« . Mais Mr Dugué, nous sommes entièrement libres de ne pas nous assujettir à la machine, de ne pas dormir sur les Champs Elysées pour être le premier à acheter la dernière ipad »indispensable« , à ne pas se laisser conduire comme un mouton par son GPS plutôt que de consulter sa carte routière et au passage de découvrir le long de son parcours quantité de choses intéressantes, de tourner à la main son moulin à légumes plutôt qu’un mixeur électrique, etc. Ce n’est d’aucune façon un retour à l’âge de pierre, c’est un choix : je commande mes machines lorsque je l’estime utile ou nécessaire et non l’inverse.
Ces petits points sont pour nuancer votre sentiment pessimiste.
Mais l’essentiel pour moi n’est pas là, et c’est la critique que m’inspire tout article qui dénonce
inlassablement le système de la finance perverse, sans proposer d’alternative. N’attendons rien des politiques, ils n’ont pas les moyens de leurs bons sentiments, de leurs promesses, sincères pour beaucoup. N’attendons rien des financiers, ils ne couperont pas la branche sur laquelle ils sont confortablement assis.
Que reste-t-il ? NOUS, les citoyens ! N’avons-nous aucune idée du monde dans lequel nous aimerions vivre ? Devons-nous attendre que cela tombe du ciel ? Notre société humaine meurt de ne plus avoir d’utopies et ne prenons pas ce mot pour rêverie chimérique. Dans le récent »Atlas des Utopies« hors série du Monde et de La Vie, on peut lire dans l’introduction sous la plume de Frank Nouchi : »Le monde d’aujourd’hui doit beaucoup aux utopies d’hier. Et le monde de demain ?« .
Voilà l’alternative : nous devons émettre aujourd’hui les utopies auxquelles le monde de demain devra beaucoup, c’est-à-dire celui de nos enfants. Alors, à nos plumes citoyens !
J’ai fait personnellement ce travail en ce qui concerne l’économie, clé de voute de la société humaine et je l’ai exposé dans un petit site pas très »top" informatiquement parlant (pas de forum pour l’instant), mais dans lequel les idées sont clairement exprimées (www.economie-refondee.net).
Quelle est la problématique : le système économique actuel est pervers et nous envoie dans le mur. Eh bien, cessons de nous en occuper et inventons son remplaçant, en prenant systématiquement le paradigme opposé : à la société du tout marchand, mettons une société non marchande ; au tout payant, mettons le tout gratuit ; au règne tyrannique de la monnaie, mettons l’absence de monnaie ; en lieu et place de la propriété mettons l’usage, etc. Il s’agit pour l’instant d’une vision utopique, nécessaire pour faire naître les nouveaux concepts d’une économie au service des hommes et non l’inverse (comme pour les machines !). Mais elle n’est pas du tout chimérique et déjà de nombreux exemples de gratuité vraie voient le jour.
Si cette approche vous paraît intéressante, faites l’effort de parcourir mon petit site, l’argumentaire y est beaucoup développé.
Bien cordialement


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