Ce rapprochement à aussi une autre signification, «
Cette liste ne serait pas complète sans évoquer un événement majeur
passé sous silence par la presse française. En effet, lors du sommet de
l’Aquila en Italie (8-10 juillet 2009), les chefs d’Etat ont traité
divers dossiers (crise économique, climat, …). Cependant, lors d’une
rencontre avec les journalistes, le président russe Medvedev s’est plu à
présenter un prototype de monnaie mondiale sous la forme d’une pièce
fabriquée en Belgique sur laquelle était gravée en anglais « unité dans
la diversité » [21].
Cette présentation constitue un tournant majeur. Pour la première fois,
un chef d’Etat a présenté un exemplaire d’une monnaie en mesure d’être
la référence unique de l’humanité toute entière [22].
Ce geste complète les propos d’Herman van Rompuy qui, lors de son
discours de remerciements après sa nomination au poste de président du
Conseil de l’Union européenne, n’a pas hésité à prononcer ces paroles
lourdes de sens : « 2009 est aussi la première année de la gouvernance
mondiale avec l’instauration du G20 en plein crise financière » [23].
Cette affirmation — juste de la part d’un partisan de la gouvernance
mondiale — doit nous amener à réfléchir et à nous poser la question
suivante : comment en est-on arrivé là ? En effet, la description de ces
diverses unions régionales plus ou moins avancées dans le cadre d’une
autorité unique — avec éclatement interne des Etats qui les composent [24]
— n’est pas le fruit du hasard. En fait, cette mutation résulte d’un
très long travail de fond de la part des oligarchies financières [25] et de groupes élitistes politiques dans le cadre de think tanks ou de fondations. »
21] « La Russie et la Chine proposent une monnaie commune globale », Réseau Voltaire, 11 juillet 2009.
[22] La revue The Economist de janvier 1988 annonçait le lancement d’une monnaie mondiale appelée « phénix » pour 2018. Nous sommes dans les temps.
[23] « Discours d’acceptation », par Herman von Rompuy, Réseau Voltaire, 19 novembre 2009.
[24]
Les revendications ethniques et religieuses ainsi que l’opposition
entre régions riches et régions pauvres accélèreront la décomposition
des Etats dans le monde. Ce phénomène s’explique en particulier en
raison du transfert de l’autorité suprême à des unions politiques
régionales au dépens des Etats qui n’ont plus leur raison d’être. La
dislocation des Etats sera planétaire. Déjà, certains dirigeants des
Etats fédérés US du Texas et du Vermont souhaitent faire sécession. En
ce qui concerne l’Europe, la Belgique avec la Flandre ou l’Espagne avec
la Catalogne constituent des risques majeurs. Ces revendications
régionalistes conduisant au morcellement des Etats sont nécessaires pour
aboutir à la réalisation du nouvel ordre mondial.
[25]
Jusqu’au début janvier 1973, la France partageait le droit de créer de
la monnaie avec les banques privées. Pour financer la construction de
logements sociaux par exemple, l’Etat empruntait auprès de la banque
centrale qui créait pour l’occasion cette monnaie. Par la suite, l’Etat
remboursait l’emprunt tandis que la banque détruisait cet argent ; mais,
point capital, sans faire payer d’intérêts. Or, l’Etat s’est interdit
d’emprunter auprès de la banque centrale avec l’article 25 de la loi
Pompidou-Giscard d’Estaing du 3 janvier 1973. Il se prive donc de la
création monétaire sauf s’il s’adresse auprès d’acteurs privés qui, eux,
font payer des intérêts au prix fort. Par conséquent, cette politique
empêche toute politique sociale véritable rendant les investissements
publics hors de prix et entraînant par la même occasion l’augmentation
de la dette publique. Ce principe inscrit dans le Traité de Maastricht
(1992) à l’article 104 a été transposé à l’article 123 dans le Traité de
Lisbonne. Les Etats de l’UE sont donc totalement tributaires de
l’oligarchie financière.
http://www.dailymotion.com/video/x9w2s0_medvedev-exhibe-une-nouvelle-monnai_news
Bien sur on peut idéaliser sur un futur, mais quel futur ?