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Commentaire de Éric Guéguen

sur Condorcet, l'anti-Chouard ?


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Éric Guéguen Éric Guéguen 4 décembre 2012 12:42

@ Roungalashinga :

Merci pour ces précisions, c’est vrai qu’elles m’avaient échappées.
Je dois dire que votre échange est passionnant et essentiel à mes yeux.

Sommes-nous en démocratie ?

Si nous nous référons au concept originel, non. Et il n’y a pas de pays démocratiques sur terre, pas plus chez nous que chez les Suisses et leur Jacques-à-dit géant à intervalles réguliers (boutade).
Pourquoi ? Parce que l’homme a changé de perspectives, d’intérêts, d’attachements, de moyens de production (il n’a plus d’esclaves), de mœurs, de manière de consommer. Bref, la démocratie athénienne est condamnée à n’être plus qu’un article de musée.
Il faut savoir, au passage, que le mot « démocratie » a été donné aux « démocrates » par les ennemis de ceux-ci, aristocrates (encore un truc que ne dit jamais Étienne Chouard).

Mais si nous nous référons à ce que tour à tour les Hollandais, les Anglais, les Américains et les Français ont théorisé comme « gouvernement représentatif », nous sommes bel et bien en démocratie. Je sais ce que vous allez me répondre : nos élites sont des pleutres, le peuple n’est pas guidé et la démocratie est donc, de ce fait, en panne. Et vous avez RAISON. SAUF QUE... Sauf que le modèle théorisé aux XVIIe et XVIIIe siècles était voué à dégénérer de la sorte. De mon point de vue, il n’est pas en panne, il est en fin de vie programmée. Et le pire, c’est que nous nous réjouissons que, peu à peu, le monde entier nous emboîte le pas !

Je m’explique rapidement :
Pour reprendre ce que j’ai dit plus haut, l’aristocratie a ses bons et ses mauvais côtés, la démocratie de même. Dans le souci de corriger l’une par l’autre, nos théoriciens ont opéré une hybridation. Mais soumis à des desseins économiques et formatés par une civilisation tournée résolument vers, et uniquement vers l’utilité, la préservation et le confort, ils ont pris le mauvais de l’aristocratie - la propension oligarchique - et l’ont amalgamé au mauvais de la démocratie - le relativisme des valeurs.
Total : le désastre actuel.
Je me vois donc contraint d’être en désaccord avec vous sur ce point. Pour moi, je le répète, nous sommes bel et bien dans la démocratie que nous nous sommes ménagée au fil des siècles, c’est-à-dire condamnée à évacuer la politique au bénéfice de l’économie, et à se retrouver désarmée une fois celle-ci toute puissante et trop envahissante.

Bien à vous,
EG.


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