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Commentaire de kirinyaga

sur Ces e-meutes que l'on ignore


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kirinyaga (---.---.242.1) 27 mars 2006 12:56

La licence globale présente également deux inconvénients éthiques. Elle entérine ce « droit à l’appropriation illimitée des œuvres » dont prétendent s’emparer ceux-là même dont elle voudrait limiter les abus. D’autre part, elle a pour effet de faire financer les dépenses de plus gros consommateurs par les plus petits. Nous sommes loin du commerce équitable, dont l’éthique s’appuie sur le principe d’une juste répartition des valeurs entre acheteurs et vendeurs.

Je ne suis pas du tout d’accord avec cette vision des choses. TOUS ceux qui ont un accès à internet « consomment » de la culture. Internet dans son intégralité est un bien culturel. Si différence de taxe il y a, elle doit être fondé sur la vitesse d’accès et la permanence de la connexion.

J’envisage un futur où non seulement la musique et la vidéo serait rémunérées par partage d’une taxe globale supportée par tous les internautes pour financer leur paysage culturel, mais où celui qui édite une page sur wikipedia ou publie un article sur agoravox, ou même un simple commentaire sur un blog obscur, puisse y laisser une signature électronique lui assurant en retour une partie de cette taxe selon sa fréquence de passage sur les routeurs du réseau.

D’internet nous profitons tous. Or actuellement le modèle de financement des sites culturels qui n’ont rien à vendre, c’est la publicité et le mécénat. Et encore la publicité elle-même devient quasiment du mécénat puisque pratiquement n’importe qui aujourd’hui peut choisir de virer automatiquement la quasi-totalité des pubs s’il le désire : je suis persuadé que si si peu de monde n’installe de scripts pour virer les pubs google, c’est par un effort conscient pour aider les sites qu’ils visitent (et bien sûr le fait que leur nuisance est minimum). Et le mécénat est un très mauvais modèle. Cela revient à financer la culture comme on financerait la sécurité sociale en laissant les gens remplir à leur guise la sébille des mendiants.

Les DRMs sont-ils une solution ? Non : d’abord ils sont techniquement très difficile à mettre en oeuvre dans les faits sans de lourds effets de bords, et ensuite ils répondent à un besoin différent, celui de réguler l’utilisation et la circulation de données digitales, pas d’en identifier les auteurs ni de les rémunérer. La raison d’être de l’informatique, c’est justement de faciliter cette circulation, essayer de la limiter n’a aucun sens !

L’objectif à garder en ligne de mire, c’est de conserver une production de biens culturels au minimum égale à l’actuelle, et si possible d’en garantir une croissance. Si ces produits culturels circulent plus, qu’un plus grand nombre y a accès, alors TANT MIEUX ! L’objectif des industriels avec les DRMs est différent : si plus de gens y a accès, leurs bénéfices doivent augmenter. Mais l’important ce n’est pas le prix auquel se vend un livre ou un morceau de musique, l’important c’est que leurs auteurs puissent en vivre.

Oui, les flux économiques de la production doivent être en partie liés la consommation, afin de pouvoir progresser, mais qui a dit qu’il devait y avoir un lien direct et linéaire ? Le but des majors est de maximiser l’équation : prix*nombre de paiements et les DRMs sont leur saint-graal, peu importe qu’ils limitent la diffusion de la culture si le prix est suffisamment élevé leurs bénéfices seront maximisés. Le but de la société est différent, il s’agit ici de maximiser à la fois la « production » de culture, sa diversité, ET sa « consommation ».


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