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Commentaire de dégeuloir

sur La fin des intellectuels de gauche ?


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dégeuloir (---.---.130.98) 11 février 2007 17:31

L’engagement politique [modifier]

Après son agrégation de philosophie, Aron qui séjourne à Berlin assiste aux autodafés organisés par le régime nazi en mai 1933 : cette catastrophe de la pensée lui inspire un profond mépris pour les régimes totalitaires. Ses convictions de gauche, pacifistes et socialistes, évoluent. En 1938, il participe au colloque Walter Lippmann, qui réunit des intellectuels et économistes libéraux venus débattre à Paris de l’avenir de la démocratie face au totalitarisme.

Il part à Londres dès le 23 juin 1940. Il ne rejette pourtant pas Pétain, à qui il reconnaît le mérite d’avoir voulu éviter la catastrophe en refusant de continuer la guerre contre l’Allemagne, et n’accorde pas de soutien sans faille à de Gaulle, dont il craint le césarisme sous-jacent. Il s’engage malgré tout dans les FFL.

Le paradoxe est bien le maître-mot de cet intellectuel controversé qui a développé un sens critique toujours en éveil face au monde politique. À la Libération, il accepte néanmoins un poste au ministère de l’Information dirigé par son ami André Malraux. Par la suite, il s’engage au sein du RPF dès 1947 et anime la revue intellectuelle du Rassemblement, La Liberté de l’esprit.

Dénonçant dans les années 1950-60 le conformisme marxisant de l’intelligentsia française, il est la figure du débat intellectuel de l’époque face à Sartre, qui symbolise l’intellectuel engagé à gauche. Ils se rejoindront bien plus tard, en 1979, pour déplorer le sort réservé aux boat people, qui fuient le régime communiste vietnamien.

Il n’en reste pas moins un esprit libre et indépendant, n’hésitant pas à défendre l’idée d’une indépendance de l’Algérie avant 1962 ou à s’opposer à la politique anti-atlantiste du général de Gaulle après 1966.

Il soutiendra par la suite, avec la même liberté d’esprit, Pompidou, puis Giscard, et combattra Mitterrand après 1981.

Il reste pour certains le symbole de l’idéologie technocratique et la figure de la lutte contre le marxisme, tandis que pour d’autres son anti-marxisme et sa lucidité, en particulier lors des convulsions de 1968, illustrent la possibilité du libéralisme politique dans la France contemporaine. Il conçoit néanmoins pour le philosophe Karl Marx une admiration qui n’a d’égale que son mépris pour le courant marxiste-léniniste.

Rédacteur dans les journaux La France libre, Combat, Les Temps Modernes, il fut éditorialiste du Figaro de 1947 à 1977, travailla à L’Express et pour la station radiophonique Europe numéro 1 et fut nommé au Collège de France. Un Centre d’Études de Philosophie Politique porte le nom de Centre Raymond Aron à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, boulevard Raspail à Paris (EHESS).

En juin 1950, le Congrès pour la liberté de la culture est créé à l’initiative de Melvin Lasky. Jusqu’en 1967, année de la révélation du financement de cette organisation par la CIA, Aron sera membre suppléant de son comité exécutif. Dans ses Mémoires, il affirme l’avoir ignoré, ne pas le renier, et qu’il ne l’aurait probablement pas toléré s’il l’avait su. Sur ce sujet controversé, on pourra notamment consulter Intelligence de l’anticommunisme : le congrès pour la liberté de la culture à Paris 1950-1975 de Pierre Grémion (Fayard). smiley


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