J’ai 27 ans. Je suis un homme. Je suis français. Je suis blanc. Je suis athée. Je suis hétérosexuel. Je ne suis ni gros ni handicapé. J’ai un bac + 4.

En d’autres termes, je n’appartiens à aucune minorité. Si ce n’est à celle des gens qui ont juste le droit de fermer leur gueule faute d’associations les représentant.

Depuis plusieurs années, ma vie est faite de petits boulots occasionnels payés au SMIC.

Je ne m’en plains pas. J’ai de quoi manger et un toit pour m’abriter.

Maintenant, pour en revenir plus directement à la teneur de mon message, je dois vous avouer que quelque chose me dérange.

Je suis né à Paris et j’ai passé toute ma vie en banlieue parisienne. J’ai donc pu observer l’évolution des choses au fil des ans.

Je ne m’épancherai pas là-dessus sachant que chacun, de gauche comme de droite, français de souche comme immigré, à sa propre interprétation des évènements et il ne m’appartient pas de la remettre en cause.

Cependant, concernant l’Islam et les musulmans, une chose me paraît paradoxale (et c’est un euphémisme...).

En effet, comment peut-on à tout bout de champ revendiquer son droit à la différence (port du voile, cantine halal, non mixité dans les gymnases et les piscines etc...) et exiger dans le même temps de ne pas être considéré comme différent aux yeux des gens ?

(Vous noterez que l’emploi des termes « différence » et « différent » n’implique aucun jugement de valeur)

Maintenant, et c’est ce qui motive principalement mon message, j’aimerais en revenir aux émeutes de novembre.

Comme beaucoup, j’ai été choqué par les milliers de voitures et de bâtiments incendiés.

Comme beaucoup, j’ai été choqué par la quasi - impunité dans laquelle tous ces feux de joie se sont déroulés.

Comme beaucoup, j’ai été choqué par le fait que, plutôt que de sévir, les autorités ont préféré ouvrir le portefeuille et faire en sorte que ces personnes soient embauchées prioritairement.

Mais, après tout, pourquoi être choqué ?

Les violences tolérées, les primes à la casse... c’est ce qui se passe depuis des années.

Alors pourquoi vous écrire ?

Tout simplement parce qu’une chose, elle, n’est vraiment pas passée.

Quand les hommes politiques et les représentants associatifs en sont venus à tirer des conclusions de cet épisode automnal, ils nous ont dit, tout naturellement, que si des milliers de jeunes africains avaient, pendant deux semaines, saccagé, incendié et tué, c’était...de ma faute... parce que j’étais raciste...

(On notera au passage l’amalgame savoureux « Les français sont des racistes » fait par des personnes qui passent le plus clair de leur temps à dénoncer lesdits amalgames)

Alors, je veux bien continuer à être emmerdé à longueur de temps par des abrutis sous prétexte que j’ai eu la mauvaise idée de naître un peu trop clair. Je veux bien aller décharger des camions malgré mes diplômes pendant que ces mêmes abrutis passent leurs journées à glander et sont encouragés à le faire. Mais par pitié, qu’on ne me dise pas que ce bordel ambiant m’est imputé et surtout pas que je suis raciste.

Le jour où un certain nombre d’hypocrites auront l’honnêteté et le courage de reconnaître que le racisme n’est pas l’apanage des blancs et qu’il est tout aussi répandu chez les personnes de couleur, on pourra commencer à dialoguer sur des bases un peu plus saines.

Sur ce, je vous salue pour de bon. Bonne continuation.

Un gars qui les a là.