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Commentaire de Etienne

sur Inland Empire : coup de génie ou imposture ?


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Etienne (---.---.74.134) 12 février 2007 16:51

Inland Empire, empire intérieur littéralement, pénombre et dédale. Que de détours pour que le personnage de fiction accorde un baiser au spectateur dans une bulle de lumière évanescente.

En fait, ce n’est pas l’art seul qui console de tout. C’est la combinaison qu’il forme avec l’imagination. L’imagination qui se glisse dans les interstices du récit ou de l’oeuvre, cette espace dédié ou abandonné au lecteur, au regardeur. De cet entre-deux, né de la maladresse, de la paresse ou de la volonté du créateur peut surgir l’ineffable, la rencontre entre plusieurs mondes, les projections multiples, le divertissement mais aussi la connaissance de soi ou la rencontre avec soi.

Le film de David Lynch prouve une fois de plus qu’il vaut mieux montrer que dire.

Même si la vie n’est pas un rêve halluciné, les êtres vivants, aussi ’freaks’ soient-ils, méritent un redoublement d’indulgence et s’immiscer dans leur rapport à la fiction pour en écrire une symphonie atonale s’avère une bien belle expression du capharnaüm intime de leurs pensées.

David Lynch nous invite à faire l’expérience de nos empires intérieurs. Pourquoi diable chercher une trame narrative ? L’expérience plastique à laquelle produite par le film est un autre dialogue, une autre langue.

Après avoir vu Inland Empire, je me posais une ou plus exactement je brodais l’hypothèse, quel(le) personnage de fiction aimerais-je embrasser ou être, ou, pour me livrer aux écarts amusés du film de David Lynch, tamponner ?

Dans l’absolu, j’aime mieux embrasser. L’étreinte peut évacuer ou perdre un ’s’ et les territoires à explorer diserts et infinis.

Merci à David Lynch.


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