@ teotl
J’ai
très souvent « focalisé sur l’islam ». Beaucoup plus, même, que sur le
christianisme. Mais l’islam est très difficilement réformable (s’il l’est, ce
dont je doute) alors que le christianisme peut facilement rejeter, une fois
pour toutes et très officiellement, la croyance selon laquelle même les
pires appels à massacrer sont bien de Dieu quand ils lui sont attribués dans la
Bible.
Il
lui suffit de mettre de la cohérence dans son adhésion aux enseignements de
Jésus rapportés dans les Evangiles. Il lui suffit de cesser de trahir Jésus. Il lui suffit de choisir - enfin ! - entre ses deux positions manifestement
incompatibles plutôt que de s’entêter à les croire conciliables (voire
complémentaires !) parce que sacralisées et dogmatisées depuis presque 2000 ans.
Dans
Riposte Laïque, que je lis quotidiennement, il y avait ce matin un article de
Huineng, qui dit ceci :
"Je ne crois pas que cela soit l’âge qui ait
rendu Benoit XVI aussi affaibli et malade, mais plutôt la tristesse et le
chagrin de voir autant de
chrétiens massacrés ( Nigeria, Irak, Pakistan, Somalie, Egypte, Soudan etc…) par
des hordes de sauvages fous d’Allah et de ne pas pouvoir trouver de solution
pour arrêter leur extermination génocidaire."
Je crois que Huineng a seulement « presque »
raison : le plus moralement épuisant, pour Benoît XVI, est peut-être qu’il a
fini par prendre conscience que ce fut une grave erreur d’avoir consacré sa vie
à la défense obstinée du dogmatisme le plus indéfendable de son Eglise, celui
qui maintient, contre le simple bon sens, que les pires appels à maltraiter,
tuer, massacrer massivement… qui sont
attribués à Dieu depuis trois millénaires dans les textes sacralisés étaient bien de Dieu.
On ne peut pas, sous prétexte que l’on croit "les
voies de Dieu impénétrables", lui attribuer une volonté, fut-elle
lointaine, de « bon génocide », puis déplorer que des croyants,
fussent-t-ils d’une autre religion, croient que l’appel est toujours valable et
le mettent en application.
Mais, pour l’heure, l’important n’est pas de
deviner les vraies raisons de l’épuisement de Benoît XVI. Ce n’est pas non plus
de l’accabler sous les reproches. L’important c’est que les catholiques exigent
enfin le ferme et officiel rejet de la théologie criminogène par leur église. Rien, hormis l’entêtement dans un
dogmatisme insensé, n’oblige celle-ci à croire cette théologie éternellement valable.