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Commentaire de MUSAVULI

sur Rwanda-RD Congo : Le Rwanda est bien à l'origine des problèmes du Congo


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MUSAVULI MUSAVULI 22 février 2013 08:15

Les actes à l’origine de la mort de six à huit millions de Congolais sont de nature génocidaire. En parcourant les rapports d’ONG et des missions mandatées par l’ONU on en tire des éclairages sur le déroulement des campagnes d’extermination. Il s’agissait, dans un premier temps de cibler des communautés (tribales ou ethniques) soupçonnées de fournir des combattants à la résistance congolaise contre l’agression et l’occupation rwandaise. Dans les villages, les populations étaient rassemblées et les soldats rwandais mitraillaient la foule. Le fait de préparer un massacre comme ceux-là s’appelle de la préméditation/ou planification, un élément important dans la définition du génocide retenue dans le statut de Rome instituant la Cour Pénale Internationale. Le fait que cette préméditation visait un groupe tribal ou ethnique, quels que soient le motif, renforce l’accusation de génocide. Enfin, le fait que ces tueries aient été menées à grande échelle aboutit, naturellement, à confirmer qu’il y avait volonté d’éliminer un très grand nombre de Congolais. Sûrement pas tous les Congolais, mais un très grand nombre dans des communautés particulièrement ciblées (les Hundes, les Hutus, les Nandes, les Bashi, les Barega,...). Une fois les massacres réalisés dans le village (Makobola, Kasika, Mwenga, Kibumban, Ting-Tingi, Kiwanja,...) les rescapés fuyaient dans la forêt ou dans des zones inhospitalières. L’armée rwandaise empêchait l’acheminement de l’aide humanitaire, une décision qui entraînait la mort des survivants, un acte que le Procureur de la Cour Pénale Internationale Luis Moreno-Ocampo a reconnu comme étant un procédé génocidaire dans le cadre du conflit du Darfour. Il a déclaré : ce «  génocide » a été exécuté « sans chambres à gaz, sans balles, sans machettes, mais par la famine, les viols et la peur » S’il y a eu génocide au Darfour, celui du Congo est indéniable.

La difficulté à reconnaître le génocide du Congo tient essentiellement au malaise de la communauté internationale à accuser les victimes du génocide d’hier (Tutsis) d’être coupables de génocide aujourd’hui. Mais les Congolais continuent de rassembler les données indiscutables et les ONG foisonnent au Congo pour préserver la mémoire des victimes. Dès le changement de régime à Kigali, un environnement favorable à la liberté de recherches sur le génocide du Congo verra le jour et on pourra analyser les rapports les uns après les autres. C’est donc un génocide qui n’attend que d’être reconnu par les Etats et l’ONU puisque les faits sont là, les témoins et les survivants sont parfaitement localisables, et même les charniers. En 1997, des agents rwandais ont essayé de faire disparaître les charniers, notamment de Mugunga, mais avec les techniques modernes de la police scientifique, la vérité sur les crimes du Rwanda au Congo n’est qu’une question de temps.
Sur le chiffre de 6 millions de morts, il provient des techniques d’analyse de l’ONG américaine IRC qui parle de 5.4 millions de mort rien qu’au cours de la 2ème guerre du Congo (1998-2007) et ne prends pas en compte le massacre des réfugiés hutus (près de 200 mille).Sur la base de cette technique, le nombre de morts évolue et se situe désormais entre 6 et 8 millions.

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