Vous dites que la coopération ne fonctionne pas car vous êtres dans
un rapport patrons-employés et dirigeants-dirigés. Je vous le redis car
vous ne semblez pas l’avoir assimilé : Nous n’avons pas besoin de
patrons et de dirigeants ! C’est votre pratique qui vous maintient dans
ce rapport dans lequel vous serez au final perdant car vous ne disposez
pas de leurs moyens financiers et humains.
Les employés que vous citez savent si leur activité est rentable ou
non. Si elle l’est et bien qu’ils se prennent en main pour se constituer
en « employés et patrons » et engager des personnes qui monteront leur
dossier financier et qui iront démarcher les organismes financiers.
Mon « angélisme » ne m’empeche pas de voir qu’une société est entrain
de se terminer et qu’une autre est en train de démarrer. Dans ce
changement, les partis politiques et les o.s vont cesser d’exister pour
laisser à la place à d’autres organisations comme les castes sociales
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Ma réponse
Vous avez décidément des expressions curieuses. Vous m’adressez ceci :"Vous dites que la coopération ne fonctionne pas car vous êtes dans
un rapport patrons-employés et dirigeants-dirigés« .
Vous ne croyez pas que vous poussez un peu loin le bouchon de l’idéalisme (au sens philosophique du mot) : si je vous prends au mot ce serait parce que JE serais dans le rapport dirigeants-dirigés que la coopération ne fonctionnerait pas ! Déjà vous m’accordez une place dans l’institution du réel qui me fait honneur mais qui est assez exagérée. Le rapport de domination dont vous parlez me préexiste et, modestement, j’essaie d’influer sur lui. L’idée que j’ai de ce rapport n’est pas instituante de sa réalité. Il me semble étonnant d’avoir à l’écrire. Mais peut-être voulez-vous dire que c’est ma conception du rapport dominant-dominé qui m’empêcherait de »voir« que la coopération est là et que, par mon aveuglement, je l’entraverais. Ce serait une autre façon d’être idéaliste puisque ce serait ledit aveuglement qui aurait la puissance d’affecter une réalité de coopération dont, au demeurant, il reste à dire où elle se trouve, comment elle fonctionne et pourquoi elle peut à ce point m’échapper comme, j’imagine, elle échappe aux salariés de Sanofi : visiblement on ne leur a pas proposé de coopérer dans les choix que la direction leur présente et qui signifie la casse de l’emploi mais aussi d’un rapport à la santé de tous !
L’idée que nous n’avons pas besoin de patrons ni de dirigeants je l’ai largement assimilée, merci, monsieur le donneur de leçons, mais je ne m’en sers pas pour dénier la réalité »réellement« existante des patrons et des dirigeants : distinguons, si vous le voulez bien, le besoin que l’on peut avoir ou pas d’une chose de l’existence ou pas de la chose !
Là où voue emportez le pompon c’est quand, au sujet des Sanofi, vous proposez, avec, disons-le, un brin de condescendance que, s’ils »savent« que leur société est rentable, ils n’ont qu’à »se prendre par la main« , etc. Eh bien figurez-vous qu’ils n’ont pas attendu vos judicieux conseils : ils se sont pris en main car, à l’opposé de ce que vous dites, la coopération leur est immédiatement apparue comme une vaste blague. Nos sociétés sont régies par des rapports de domination que vous pouvez balayer d’un revers de main assez désinvolte mais qui s’imposent à des millions de gens et saccagent leur vie. Dit autrement vous êtes d’une incroyable légèreté qui montre que vous êtes éloigné des réalités les plus tristes de ce monde. Vous vivez dans une idée et vous faites la leçon à ceux qui pataugent dans le réel des rapports de classes : en ces temps de crise de la valorisation du capital où la volonté des dominants est de faire payer leur crise aux peuples par la baisse des salaires, des retraites, l’augmentation du chômage, etc., ce que vous écrivez serait risible s’il ne s’agissait pas de vies fracassées.
Je passe sur votre dernier paragraphe qui me laisse songeur sur ces »castes sociales« qui seraient appelées à être plus efficientes que les partis ou les OS. J’espère ne pas avoir bien compris tellement l’idée de caste me semble loufoque dans ce que nous discutons ici.
Encore une chose qui pourrait vous faire faire un retour sur vous et sur ce que »vous voyez venir« : raisonner de manière acritique sur le concept de rentabilité c’est déjà mettre le doigt dans l’engrenage de la domination et non de la coopération : c’est au nom de la rentabilité que l’on ferme des hôpitaux...Mais peut-être me donnerez-vous une définition »coopérativiste" de la rentabilité !