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Commentaire de JL

sur Soumission à l'autorité : du pain béni pour les Empereurs


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Francis, agnotologue JL 7 mars 2013 19:08

Loup Rebel,

votre réponse à mes objection et conception ne manque pas de pertinence.

Vous avez dit ne pas vouloir jouer sur les mots, mais je me permets de vous dire que ceci : ’’ ... on ne nait ni loup ni mouton, on nait avec un loup et un mouton intérieurs,... ’’

par rapport à cela : ’’ On ne nait pas loup, on le devient ; ...’’ C’est jouer sur les mots.

Mais je vous le concède, dans le contexte la précision est importante. Cependant, permettez moi cette remarque : pas besoin de Milgram pour savoir que, comme vous l’écrivez, le loup intérieur, peut se réveiller en fonction du contexte : nous savons bien que le QI d’une foule est égal au QI du plus rustre des ses membres.

Pour en revenir aux nazis : la grande majorité d’entre eux (j’exclue les authentiques salauds) éprouvaient le besoin de déshumaniser leurs victimes (cf. le concept d’Untermenschen).

Si bien que je persiste et signe : l’expérience de Milgram ne met pas en évidence pas plus qu’elle n’explique ce qui se produit aujourd’hui à l’échelle planétaire ; elle en serait plutôt un anti-modèle. Il est clair que si les consommateurs occidentaux avaient sous les yeux les miséreux qu’ils pillent, je suis sûr qu’ils réagiraient différemment.

Par ailleurs, dans l’expérience de Milgram, ce n’est pas vraiment la soumission à l’autorité qui est mise en évidence, mais l’abus de pouvoir. Comme je l’ai déjà signalé, si on lit entre les lignes et en dehors de la VO, l’expérience de Milgram (j’ai visionné les films) montre que les véritables tortionnaires ne sont pas les cobayes, mais les expérimentateurs qui abusent de leur autorité, puisqu’il n’y a été mis aucune limite, par construction. Et c’est là que le bât blesse : la pression exercée sur les individus était adaptée à chaque personnalité, si bien qu’il est impossible d’en tirer des conclusions statistiques. En d’autres termes, il n’y a aucun repère absolu qui aurait empêché de conclure ce que l’on voulait démontrer. C’est pourquoi j’ai parlé de sophisme.


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