J’ai beaucoup ri aussi, Ariane, mais peut-être ferions-nous mieux d’en pleurer ?

En tout cas bravo à l’auteur et à son coupeur-de-souffle talent. (et alors j’ai pas le droit d’innover, moi ?)

Vu à la télé il y a quelques jours un groupe de jeunes filles d’une cité, aux dégaines citéesques et au vocabulaire aussi limité qu’improbable.
 Une femme issue elle aussi d’une cité, mais qui, visiblement échappée de cette cage sans barreaux, les coache pour tenter de les rendre « éligibles » à un emploi et leur explique que certaines attitudes ne sont pas acceptables pour un employeur.

Réflexion du groupe « Et pourquoi que c’est nous qu’on changerait ? Et pourquoi que ce s’rait pas les autres ? »

Vous avez bien raison, les mômes, ce sont bien des gens comme vous que la télé montre en exemple, c’est bien vous qui devenez célèbres, vous dont les croquignoleries passent en boucle, vous qui faites l’admiration des teucis.

Pas les gagnants du Concours Général. Pas les obscurs chercheurs de virus. Pas les philosophes , ou alors de très très comme vous.

C’est vous qui avalez à chaque repas moult pubs bien pauvrivores et qui faites vivre quelques chaînes de télé et leurs animateurs dont le salaire est inversement proportionnel au Q.I. et au talent.
 Vous faites vivre les journalistes qui disent « Les cinq’zusines construites depuis depuis vingt sept’zans ont licencié des ouvriers pères de quatre’zenfants. Cette situation qu’ils n’ont pas compris et dont ils ont hérité... etc »
C’est vous qui subissez ça sans protester. C’est pourquoi ils vous chérissent, les journalistes, les animateurs, les annonceurs. Vous les faites se sentir tellement supérieurs. Dans vos yeux ils se voient beaux, riches, intelligents, talentueux, adulés...

Vous avez raison, les mômes, vous êtes le pilier nécessaire à cette société qui s’incultive jour après jour. Grâce à vous elle parvient à conserver un vernis qui lui répète qu’elle est la plus brillante. Et elle rit de se voir si belle en ce vernis.