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Commentaire de njama

sur Laïcité forte, vers une nouvelle religion ?


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njama njama 29 mars 2013 12:30

@ louphi

Le marxisme ne s’occupe pas de religions, les religions ne sont pas son adversaire, ou de façon très marginale. Contre les superstitions, contre l’ignorance, il n’y a que l’éducation. Preuve en est que la marxisme a séduit beaucoup de cultures aux religions très différentes, il s’est très vite acclimaté sur tous les continents. Comme quoi, il est porteur de quelques vérités criantes.

Au plan spirituel, je ne peux qu’être d’accord avec Thomas Münzer lorsqu’il dit :
C’est pourquoi le ciel n’est pas quelque chose de l’au-delà, c’est dans cette vie même qu’il faut le chercher ; et la vocation des croyants est précisément d’établir ce ciel, le royaume de Dieu, sur la terre. De même qu’il n’existe pas de ciel dans l’au-delà, de même il n’y existe pas d’enfer ou de damnation. De même, il n’y a d’autre diable que les désirs et les appétits mauvais des hommes. Le Christ a été un homme comme les autres, un prophète et un maître, et la cène a été un simple repas commémoratif, où le pain et le vin étaient consommés sans rien y ajouter de mystique.
Peut-être qu’Engels n’a pas compris la spiritualité de Münzer ?

La Réforme de Luther avait suscité beaucoup d’espoir parmi les plus pauvres, or, rien n’avait changé pour eux. Muntzer dit :

 « Si les partisans de Luther n’entendaient pas aller au-delà de leurs arguments contre les prêtres et les moines, alors ils eussent mieux fait de ne pas commencer du tout… Combattre le pouvoir du pape, ne pas admettre les indulgences, réfuter le purgatoire, tout cela n’est qu’une moitié de réforme. Luther est un mauvais réformateur. Sous le corps raffiné [des princes et des nobles], il dispose de mols coussins. Il fait de la foi tout, des œuvres rien, ou si peu.  »

 « Réfléchissez : la source principale de l’usure, du brigandage et du meurtre, ce sont nos seigneurs et nos princes. Ils prennent tout ce qu’ils veulent : le poisson dans l’eau, l’oiseau dans le ciel, la plante sur terre, tout doit être à ceux. Après quoi, ils viennent prêcher le commandement divin : Tu ne voleras point ! Ils dépouillent et exploitent les pauvres paysans, les artisans et le peuple entier, mais si quelqu’un leur prend une chose de peu de valeur, ils le pendront aussitôt haut et court, et le Dr Lügner [Dr Menteur] leur chantera « amen ». Les seigneurs eux-mêmes sont coupables de ce que le pauvre se dresse contre eux. S’ils ne veulent pas éliminer les causes de la révolte, comment peuvent-ils espérer vivre une vie tranquille ? Telle est mon opinion. C’est le genre de sermon qui me vaut l’appellation de rebelle. Qu’il en soit ainsi !  »
Thomas Müntzer : penseur social

Et Luther, qui avait involontairement contribué à engendrer cette révolte, appela les princes allemands à la répression. Voilà ce que Luther leur dit à propos des révoltés :

« Il faut les mettre en pièces, les étrangler, les égorger, en secret et publiquement, comme on abat des chiens enragés ! C’est pourquoi, mes chers seigneurs, égorgez-les, abattez-les, étranglez-les, libérez ici, sauvez là ! Si vous tombez dans la lutte, vous n’aurez jamais de mort plus sainte ! »
 

 


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