Cet article de Vogue est intéressant à plus d’un
titre, au moins pour témoigner de ce revirement très inattendu de
l’opinion dont les seuls médias américains sont les initiateurs, et en sont la cause.
Beaucoup
d’articles ont décrit la Syrie comme un implacable Etat policier très redoutable, un
policier à chaque coin de rue ? pire peut-être que l’Union soviétique et
ses goulags (?) ... Ayant eu l’occasion d’y aller en 2009, je peux certifier que ce pays
était très paisible, qu’à Alep et Damas je m’y sentais bien plus en sécurité que dans les grandes villes de France, que ce pays était prospère économiquement - un chômage quasi
inexistant, pas de dettes publiques -, que la Syrie bourdonnait
d’activités un peu partout, que je n’y ai vu aucun mendiant ni à Alep,
ni à Damas (hormis un handicapé à qui il manquait les deux jambes) ....
et qu’elle alliait traditions et modernité de façon insolite parfois ; une population alphabétisée
à plus de 90 %, de nombreuses étudiantes à l’université, écoles et universités gratuites, à 93 % indépendante au plan pharmaceutique, de très bons hôpitaux, quasi auto-suffisante au point de vue alimentaire etc. . Et
aucune tension confessionnelle ressentie, ... dans cette république laïque où l’on se
plaît à dire « la religion est à Dieu et la patrie est à tout le monde ». Bref, aucune insécurité nulle part ... Alep connaissait une vie nocturne jusqu’à 2h du matin ...
Dans cet interview qu’Asma- Al-Assad avait donné au magazine Vogue, il y a une anecdote intéressante qui pourrait refléter le climat serein de ce pays. C’était en 2009 (traduction perso) :
« Quand Angelina Jolie est venue avec Brad Pitt pour les Nations
unies en 2009, elle a été impressionnée par les efforts de la première
dame d’encourager la responsabilisation parmi des réfugiés irakiens et
palestiniens, mais effrayée par la conception des Assad sur la sécurité.
»Mon
mari nous conduisait tous pour aller déjeuner,« dit Asma Al-Assad, »et
du coin de l’oeil je pouvais voir que Brad Pitt ne tenait pas en place.
Je me suis retourné et lui ai demandé, « Il n’y a quelque chose qui ne
va pas ? »
« Où est votre sécurité ? » a demandé Brad Pitt.
« Donc
j’ai commencé à le taquiner »’Regardez la vieille femme dans la rue ?
C’est l’une d’entre eux ! Et ce vieux monsieur traversant la route ?
C’est l’autre ! « Ils rirent ensemble ».
Le
président eut le mot de la fin : « Brad Pitt voulait envoyer ses agents
de sécurité ici pour venir et avoir un peu de formation ! »
Quand on voit que nos gouvernants ne se déplacent jamais qu’entourés d’une cohorte de gardes du corps et
de policiers armés jusqu’aux dents, cela peut paraître peu crédible, j’en conviens, mais pour qui
connai(ssai)t un peu la Syrie ... un déplacement personnel discret n’a rien d’exceptionnel. C’était en 2009 ...