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Commentaire de Onecinikiou

sur Que dîtes-vous de cela, M. Mélenchon ? Le principal syndicat britannique des transports demande le retrait du Royaume-Uni de l'UE


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Onecinikiou 21 mai 2013 01:36

Permettez que je me concentre sur le peu d’argumentation de fond que vous avez ici développé, et en passant sur le reste de votre litanie sans grand intérêt pour le présent débat.

« par contre, vous argumentez pour rien, je n’ai jamais dit que le FN avait un programme néolibéral »

Bien entendu que vous l’avez formulé en affirmant que le Front national avait soutenu jadis un programme d’inspiration reagano-thatchérien. Il vient d’être patiemment démontré que vous étiez dans le fantasme voire l’incompréhension quasi-complète des mécanismes à l’oeuvre, pour ne pas dire dans le mensonge éhonté et la manipulation des faits.

Ce qui vous fait mal, et ça rassurez-vous quiconque doué de bon sens peut très bien le comprendre, c’est qu’en effet le néolibéralisme d’inspiration très « reagano-thatchérien » fut méthodiquement promeut en Europe par les euro-fédéralistes pro-maastrichien, et notablement issus des rangs des socialistes français, les Delors, les Fabius, les Strauss-Kahn, les Attali, les Lami etc, socialisme français auquel a appartenu 31 longues années un certain... J.L. Mélenchon. N’en jetez plus !

A cet égard, magnifique coup de pied de l’âne des cocos (qui eux n’avaient pas trahi en appelant à voter Maastricht, comme d’ailleurs l’ensemble des souverainistes de droite comme de gauche) à l’attention du transfuge socialope Mélenchon :

http://www.humanite.fr/cactus/les-socialistes-au-coeur-de-la-mondialisation-518392

« et vous vous discréditez complètement en prétendant par de drolatiques contorsions que le FdG aurait lui un programme néolibéral »

Absolument pas. Aucun discrédit à réaffirmer que le mot protectionnisme n’apparaît nullement dans le programme du FdG. Ce qui confirme totalement la perception selon laquelle nos gauchos sont extrêmement mal à l’aise avec l’idée de protection, et plus encore avec celle de frontière. Encore une fois l’intérêt de Mélenchon et consorts n’est pas de protéger en priorité le prolétaire français, mais l’ensemble des prolétaires où qu’ils soient et d’où qu’ils viennent. 

Dans ces conditions il ne faut pas venir se plaindre que Marine Le Pen écrase Mélenchon parmi l’électorat ouvrier et chez toux ceux en première ligne des ravages occasionnés par la libéralisation des échanges dont il fut l’un des éminents promoteurs mitterrandien. Je ne vous ai d’ailleurs pas lu contredire mes propos à ce sujet - le Front national premier parti ouvrier de France. Difficile en effet lorsqu’il s’agit de la stricte réalité n’est-ce pas, une réalité qui prend à rebrousse poils l’ensemble de vos présupposés délirants, et renforce encore un peu l’idée que soyez victime d’une grave dissonance cognitive.

Mais sur les incohérences criantes du programme du FdG, il y a pléthore.

L’internationalisme consubstantiel à la pensée trotsko-mélanchonnesque est incompatible de facto avec la défense des intérêts les plus immédiats du prolétariat français. D’où précisément, comme il vient d’être souligné, l’incapacité insurmontable de Mélenchon et de ses alter ego à introduire (réintroduire plus exactement) l’idée de protectionnisme aux frontières. Double incompatibilité d’ailleurs car :

1/ La simple notion de frontières géographiques est insupportable aux oreilles de nos trotskistes d’opérette, idiots utiles objectifs de l’oligarchie apatride et prédatrice, puisqu’elle discrimine de facto entre les autochtones et les allochtones, entre les nationaux et les étrangers, entre les usufruitiers et les invités de bonne grâce. Alors que selon nos éminents théoriciens, dans cette perspective désincarnée discriminer est proprement interdit ; nous sommes bien évidemment tous frères et en nécessaire communion etc... ; réductibles à ce seul critère unidimensionnel qu’est la condition sociale, et absolument pas influencés par les idéologies diverses, non plus d’ailleurs que par nos sentiments d’appartenance religieux, nationaux, ethniques, géopolitiques etc...

2/ Pourquoi en effet vouloir réguler les effets de la mondialisation des échanges, fusent-ils objectivement désastreux pour les salariats occidentaux, alors qu’elle profite tant aux prolétariats des pays émergents ?! C’est auto-contradictoire dans les termes, et à tout le moins avec le corpus idéologique de nos trotsko-franc-maçons.

Sur le fédéralisme européen et la question induite de l’Euro, Mélenchon et ses sbires se ridiculisent puisqu’ils croient toujours, malgré les déculottés de ces deux dernières décennies, à l’avènement de l’Europe sociale, progressiste et solidaire, comme au temps de sa profession de foi de 1992. 

« En tant qu’homme de gauche, je souhaiterais me tourner un instant vers certains de nos amis (l’orateur se tourne vers les travées communistes) pour leur faire entendre que Maastricht est un compromis de gauche (protestations sur les travées communistes, applaudissements sur les travées socialistes). » - Jean-Luc Mélenchon, intervention au Sénat lors du projet de loi constitutionnelle préalable à l’adoption du Traité de Maastricht, 9 Juin 1992.

D’où le fait que ce transfuge ait voté des deux mains pour Maastricht et l’Acte unique, ait adhéré pendant des décennies à un Parti avant de découvrir comme par enchantement qu’il était résolument néolibéral. Le type qui fut membre il y a dix ans (pas vieux) d’un gouvernement dont le Premier ministre d’alors affirmait haut et fort que son programme n’était pas socialiste - et le plus privatiseur, comble de l’imposture (vous me démentirez... ? - et qui accessoirement revendique son appartenance à une franc-maçonnerie expressément dénoncée par l’ensemble des mouvements et théoriciens marxo-trotskistes dont il prétend dans le même temps, tout à fait abusivement, être l’un des héritiers... Nous marchons sur la tête.


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